Le droit au logement est un droit préoccupant les politiques publiques depuis quelques années en multipliant les mécanismes d’exigibilités envers le droit à un logement à l’égard de l’Etat, mais aussi par l’encadrement des relations entre bailleurs et preneurs.
Le droit au logement est reconnu comme un droit fondamental, essentiel à la dignité humaine et au bien-être de chaque individu. En tant que composante des droits de l’homme, il engage les États à élaborer des politiques et des programmes visant à garantir un accès équitable à un logement convenable pour tous. Ce droit vise non seulement à offrir un toit, mais aussi à assurer la sécurité, la santé et le confort des occupants, dans le respect de leur indépendance. Malgré son importance capitale, la mise en œuvre effective du droit au logement demeure un défi, nécessitant un engagement continu des autorités pour répondre aux besoins de la population, en particulier des personnes sans domicile ou vivant dans des conditions précaires. La reconnaissance de ce droit à valeur constitutionnelle souligne son rôle crucial dans la construction d’une société juste et équitable, où chaque personne dispose des moyens nécessaires pour vivre dans la dignité.
L’encadrement juridique du droit au logement
Le droit français a été influencé par le droit de la déclaration universelle et son article 11 qui impose le droit à toute personne d’avoir un logement décent. Le droit au logement a fait son apparition depuis la loi du 22 juin 1982 qui évoque un droit à « l’habitat », mais aussi par le conseil constitutionnel assurant que « le logement répond à une exigence d’intérêt national ».
La loi du 5 mars 2007 a consacré la valeur juridique du droit au logement opposable . La loi de 2007 dite DALO organise un mécanisme d’attribution prioritaire de logement pour des personnes qualifiées ainsi par l’une des commissions de médiation organisées par l’article L. 441-2-3 du code de la construction et de l’urbanisme.
Le conseil constitutionnel a admis le 18 mars 2009 (N°2009-578 DC) le droit au logement décent comme un objectif de valeur constitutionnel permettant ainsi au législateur de porter atteinte au contrat en cours. Désormais, il est donc un élément constitutionnel qui lie l’action publique. De même la loi a instauré un régime d’autorisation de « mise en location » dans des zones d’habitats dégradés pour éviter la location de logement insalubre.
Le droit au logement en pratique
Le droit au logement opposable permet à toute personne qui, satisfaisant aux conditions réglementaires d’accès au logement social, n’a reçu aucune proposition adaptée en réponse à sa demande de saisir une commission de médiation afin de voir sa demande reconnue comme prioritaire et le cas échéant le tribunal administratif afin qu’il enjoigne à l’État de lui attribuer un logement .
Les conditions du droit au logement opposable selon la loi DALO
Le mécanisme du droit au logement est ouvert pour tous depuis 2012 permettant aux plus défavorisés le droit à un logement dès lors qu’ils sont en conditions régulières de séjour sur le territoire.
Le droit au logement implique de répondre à un ou plusieurs des critères suivant :
- Être sans domicile ;
- Être menacé d’expulsion sans relogement ;
- Être hébergé dans une structure d’urgence de façon continue depuis plus de 6 mois ;
- Être logé dans des locaux insalubres ou dangereux
- Être logé dans un logement ne présentant pas des éléments minimums de confort (chauffage, eau potable) à condition d’avoir un enfant à charge ou une personne handicapée ;
- Être demandeur d’un logement social depuis un délai supérieur au délai anormalement long ;
- Être dans un logement dont la surface habitable n’est pas supérieur à 16m2 pour un ménage.
Le champ d’application
Dès lors qu’une personne s’est vue reconnaitre comme prioritaire par la « Commission DALO », le demandeur pourra faire valoir sa situation auprès des différents bailleurs sociaux. Le préfet peut alors enjoindre à un bailleur social de loger dans son parc la personne concernée.
Au titre du droit au logement opposable, les commissions de médiation peuvent être saisies par toute personne qui satisfait aux conditions réglementaires d’accès à un logement locatif social (ressources, conditions de résidence, etc.) mais à laquelle il n’a pas été proposé de logement adapté à ses besoins.
Le code de la construction et de l’habitation précise que les commissions de médiation peuvent être saisies sans délai lorsque le demandeur, de bonne foi, est dépourvu de logement, menacé d’expulsion sans relogement, hébergé ou logé temporairement dans un établissement ou un logement de transition, un logement foyer ou une résidence hôtelière à vocation sociale, logé dans des locaux impropres à l’habitation ou présentant un caractère insalubre ou dangereux.
Les commissions de médiation peuvent également être saisies par les personnes qui, bien que satisfaisant aux conditions légales pour l’attribution d’un logement social, n’ont pas reçu de proposition adaptée au terme d’un délai d’attente normal (délai fixé par l’article L. 441-1-4 du code de la construction et de l’habitation).
La procédure devant le juge administratif
Le recours devant le tribunal administratif doit être exercé dans un délai de quatre mois suivant la fin du délai laissé au préfet pour formuler une proposition adaptée de logement et devra, pour être recevable, être accompagné de la décision de la commission de médiation reconnaissant la demande de logement comme prioritaire.
Le juge administratif doit se prononcer dans un délai de deux mois suivant sa saisine (sans toutefois que cette disposition ait pour effet de rendre irrégulier un jugement prononcé après l’expiration de ce délai) et peut, lorsqu’il constate que le demandeur a bien été reconnu comme prioritaire et devant être logé d’urgence mais n’a pas reçu de proposition de logement tenant compte de ses besoins et de ses capacités, enjoindre à l’État de loger le demandeur, le cas échéant sous astreinte. Il n’appartient pas au juge administratif, dans ce cadre, de se prononcer sur la légalité de la décision de la commission de médiation. L’astreinte sera versée par le représentant de l’État dans le département au fonds national d’accompagnement vers et dans le logement (institué en application du code de la construction et de l’habitation) et, ce, de manière spontanée dès lors que l’injonction du juge administratif n’est pas exécutée et que ladite astreinte est due pour une période de six mois (Loi de finances pour 2016).
Depuis le 1er janvier 2012, ce recours devant le juge administratif est également ouvert au demandeur dont la demande a été reconnue prioritaire en raison d’un délai d’attente anormalement long sans proposition adaptée à sa demande de logement social.
Enfin, une jurisprudence s’est développée face à l’inaction parfois constatée de l’État dans le relogement des demandeurs, malgré l’injonction prononcée par le juge administratif. Certains tribunaux administratifs ont en effet accueilli les demandes indemnitaires de requérants auxquels l’État, malgré les jugements en ce sens du juge administratif, n’avait pas proposé de logement adapté.
Comment remplir un formulaire pour obtenir son droit au logement ?
Pour remplir un formulaire de droit au logement, notamment pour une demande de logement social ou pour faire valoir votre droit au logement opposable (DALO), voici les étapes clés à suivre, selon les informations disponibles :
Avant de commencer, assurez-vous d’avoir tous les documents et informations nécessaires à portée de main. Cela inclut vos informations personnelles, situation familiale, revenus, et toute autre information pertinente. Il faut télécharger et lecture de la notice explicative : Pour le formulaire DALO, une notice explicative est fournie pour vous aider à le remplir correctement. Il est crucial de lire attentivement cette notice pour comprendre les exigences spécifiques et les justificatifs à fournir.
Il est nécéssaire de remplir le formulaire : Remplissez le formulaire en suivant les instructions fournies dans la notice. Assurez-vous de renseigner toutes les sections pertinentes avec des informations précises et à jour. Pour une demande de logement social, indiquez vos informations personnelles, votre situation familiale, et d’autres détails requis par le formulaire.
Il faut également ajouter des pièces justificatives : Joignez tous les justificatifs demandés, qui peuvent inclure une copie de votre pièce d’identité, des preuves de revenu, des attestations de situation familiale, etc. La liste exacte des documents requis est généralement indiquée sur le formulaire ou dans la notice explicative.
En dernier lieu, il faut s’occuper de la signature et envoi : Une fois le formulaire correctement rempli et tous les justificatifs joints, signez le formulaire et envoyez-le à l’adresse indiquée, souvent la commission de médiation ou l’autorité compétente pour les demandes de logement social ou DALO.
Prenez le temps de vérifier votre dossier avant de l’envoyer pour vous assurer que toutes les informations sont correctes et que tous les documents nécessaires sont inclus.
Le droit au logement en plusieurs étapes
Le droit au logement implique plusieurs étapes clés, que ce soit pour l’obtention d’un logement social, une aide au logement, ou lors de l’entrée dans un nouveau logement. Voici un résumé des étapes importantes :
Préparation de la demande de logement social : Avant de soumettre une demande, il est crucial de rassembler tous les documents nécessaires et de vérifier votre éligibilité pour un logement social.
Simulation de l’aide au logement : Avant de démarrer la demande d’aide au logement, il est recommandé de simuler le montant potentiel de l’aide sur le site de la CAF pour évaluer l’aide à laquelle vous pouvez prétendre.
Signature du contrat de location et assurance habitation : Lors de l’entrée dans un logement, la signature du contrat de location et la souscription à une assurance habitation sont des étapes obligatoire.
L’état des lieux et ouverture des compteurs : Avant de s’installer, il est important de réaliser un état des lieux d’entrée et d’ouvrir les compteurs d’énergie et d’eau.
Demande d’aide au logement après emménagement : Il est essentiel d’attendre d’avoir emménagé pour commencer votre demande d’aide au logement, contrairement aux idées reçues qui suggèrent de l’anticipe.
Paiement de la première redevance et présentation de l’attestation d’assurance : Une fois le logement attribué, notamment en résidence universitaire, il faut régler la première redevance et présenter une attestation d’assurance.
Ces étapes représentent un parcours typique pour l’accès à un logement et l’obtention des aides associées, soulignant l’importance d’une bonne préparation et d’une connaissance des procédures administratives.
Que retenir sur le droit au logement ?
Le droit au logement est un principe fondamental reconnu à la fois comme un droit économique et social essentiel. Il garantit à chaque individu le droit d’accéder à un logement décent et indépendant. En France, ce droit est renforcé par la mise en place du Droit au Logement Opposable (DALO) par la loi du 5 mars, offrant un cadre légal pour les personnes ne pouvant obtenir par leurs propres moyens un logement convenable. Le DALO marque un engagement de l’État à assurer le logement pour tous, notamment pour les plus démunis, en imposant une obligation d’action aux pouvoirs publics en faveur des demandeurs reconnus prioritaires. Toutefois, malgré sa portée progressiste, l’application du droit au logement et du DALO rencontre des défis, notamment en termes d’opérationnalité et de mise en œuvre effective des mesures prévue
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Vos questions et nos réponses sur le droit au logement
Dans cet FAQ, vous pourrez trouver les questions les plus fréquemment posées sur le droit au logement.
Vous avez le droit de faire une demande de logement social si vous respectez certaines conditions de ressources. Les détails sur la procédure de demande sont disponibles sur le site de l’ANI.
Les conditions incluent des critères de ressources spécifiques qui varient en fonction de la localisation du logement et de la taille de votre famille.
Le dispositif DALO vous permet de vérifier votre éligibilité et de faire valoir votre droit à un logement dans le cas où vous êtes mal logé ou sans logement.
Oui, les étudiants boursiers peuvent prétendre à une aide au logement, que ce soit dans un logement du Crous ou autre.
Le DALO est un dispositif permettant aux personnes mal logées d’être reconnues comme prioritaires pour obtenir un logement adapté à leurs besoin.