Qui est exonéré des droits de succession ?

Qui est exonéré des droits de succession ? Découvrez les exonérations fiscales disponibles lors d’une succession pour réduire les droits de succession excessifs.

Dans le cadre d’une succession, comprendre les droits et les exonérations fiscales est primordial pour optimiser la transmission de son patrimoine et protéger ses héritiers. Organiser sa succession n’est jamais une démarche facile. Au-delà des aspects fiscaux, il s’agit de préserver la mémoire et de protéger ceux que l’on aime. Cette réflexion est essentielle pour alléger non seulement la charge fiscale, mais aussi la charge émotionnelle de vos proches lors de moments difficiles.

Entre les exonérations réservées aux époux, les abattements pour les enfants, et les exonérations spécifiques selon la nature des biens transmis, les possibilités sont nombreuses, mais souvent mal connues. Il est important de connaître les montants d’abattement disponibles, les exonérations pour les frères et sœurs, et les situations particulières concernant les victimes de guerre ou d’actes de terrorisme.

Sommaire

Après avoir lu cet article, vous saurez : 

  • Qui peut bénéficier d’une exonération totale ou partielle des droits de succession.
  • Quelles exonérations s’appliquent aux biens immobiliers, aux monuments historiques et aux entreprises.
  • Comment optimiser fiscalement votre assurance-vie et les dons à des associations pour réduire les droits de succession.
  • Quelles sont les règles spécifiques pour les frères et sœurs et les héritiers en ligne directe.

Qui est exonéré des droits de succession selon la qualité de l’héritier

Dans le cadre des droits de succession, la qualité de l'héritier joue un rôle déterminant dans l'application des exonérations et abattements fiscaux. Certaines catégories d'héritiers, telles que les époux ou les partenaires de PACS, bénéficient d'une exonération totale, tandis que d'autres, comme les frères et sœurs, doivent remplir des conditions strictes. Quant aux héritiers en ligne directe, des abattements spécifiques sont prévus pour alléger la charge fiscale.

Les époux et partenaires de PACS : une exonération totale

Les époux et partenaires de PACS : une exonération totale

Les époux et partenaires de PACS sont totalement exonérés au titre des droits de succession. Cela signifie qu’au décès de l’un des conjoints, le survivant n’aura aucune taxe à payer sur l’héritage reçu.

Cette exonération concerne aussi bien les biens immobiliers que mobiliers, sans limite de montant. Ce dispositif vise à protéger le conjoint survivant en lui permettant de conserver l’intégralité du patrimoine familial sans être contraint de vendre des biens pour s’acquitter des droits de succession.

L’exonération totale s’applique également dans le cas où les partenaires de PACS auraient conclu une convention de PACS après 1999, année de création du pacte civil de solidarité

Attention

Par principe les partenaires de PACS n’ont pas vocation à hériter l’un de l’autre. Il faut par conséquent absolument rédiger un testament pour permettre aux partenaires de PACS d’héritier et de ne pas être redevable de droits. Cela constitue un avantage fiscal majeur pour les couples, et cette mesure est souvent méconnue des héritiers, d’où l’importance de bien se renseigner pour optimiser la transmission du patrimoine.

Les frères et sœurs : des conditions strictes pour bénéficier de l’exonération

Contrairement aux époux, les frères et sœurs doivent remplir des conditions très spécifiques pour bénéficier de l’exonération totale des droits de succession.

  • le frère ou la sœur du défunt doit, tout d’abord, avoir vécu sous le même toit que celui-ci durant les cinq années précédant son décès
  • l’héritier peut  être célibataire, veuf, divorcé, ou séparé de corps au moment du décès,
  • l’héritier doit être âgé de plus de 50 ans ou souffrir d’une infirmité l’empêchant de subvenir à ses besoins par le travail.

A défaut de réunir toutes les conditions, le frère ou la sœur sera soumis aux droits de succession comme tout autre héritier.

Ce dispositif est donc très restrictif, mais permet d’offrir une protection à des membres de la famille souvent impliqués dans la vie du défunt sans pour autant avoir les mêmes droits que les héritiers en ligne directe.

Les héritiers en ligne directe : abattements et exonérations spécifiques

Les héritiers en ligne directe (enfants, parents, petits-enfants) bénéficient de régimes d’abattements et d’exonérations spécifiques.

  • Chaque enfant ou parent peut bénéficier d’un abattement de 100 000 euros sur la part successorale qu’il reçoit. Cet abattement s’applique pour chaque parent transmis à ses enfants, ce qui permet de réduire considérablement les droits de succession à payer.
  • il est effectué un abattement de 159 325 euros sur la part de tout héritier ou légataire incapable de travailler dans des conditions normales de rentabilité, en raison d’une infirmité physique ou mentale, congénitale ou acquise.
  • En plus de cet abattement, certaines exonérations spécifiques peuvent s’appliquer en fonction de la nature des biens, comme les rentes viagères réversibles ou les biens immobiliers classés monuments historiques.

Pour les petits-enfants, un abattement de 1 594 euros est prévu, un montant moindre mais qui permet tout de même d’alléger la charge fiscale. En revanche, si un petit-enfant hérite à la place de son parent décédé ou qui a renoncé à la succession, il bénéficiera de l’abattement de 100 000 euros de son parent décédé. Le recours à des dispositifs comme la donation de parts sociales ou la mise en place d’une assurance-vie permet également d’optimiser la transmission du patrimoine en ligne directe. Ces abattements et exonérations offrent des leviers fiscaux importants pour les familles souhaitant protéger leur propriété et leurs biens sur plusieurs générations.

Les exonérations de droits de succession selon la nature des biens transmis

Lors de la transmission d'une succession, la nature des biens joue un rôle fondamental dans l'application des exonérations. Certains types de biens bénéficient de régimes spécifiques permettant d'alléger, voire de supprimer les droits de succession. Les biens immobiliers, les monuments historiques, les entreprises et les biens forestiers ou agricoles sont souvent soumis à des régimes fiscaux avantageux.

Les biens immobiliers et monuments historiques : des exonérations avantageuses

Les biens immobiliers et monuments historiques : des exonérations avantageuses

Les biens immobiliers classés ou inscrits à l’inventaire des monuments historiques bénéficient d’un régime fiscal particulier. En effet, les héritiers peuvent bénéficier d’une exonération totale au titre des droits de succession sur ces biens sous certaines conditions. Les propriétaires doivent s’engager à conserver ces biens immobiliers dans la famille et à les ouvrir au public au moins 80 jours par an. Ces exonérations visent à préserver le patrimoine architectural et culturel tout en réduisant la charge fiscale des héritiers.

De plus, d’autres biens immobiliers peuvent bénéficier d’une exonération partielle, notamment lorsqu’il s’agit de la résidence principale occupée par le conjoint survivant au moment du décès. Un abattement de 20% sur la valeur du bien est alors applicable, permettant ainsi de réduire l’impact fiscal pour les héritiers.

Enfin, les immeubles situés en Corse bénéficient d’un traitement fiscal spécifique, exemptant certains biens immobiliers des droits de succession.

Les entreprises et parts sociales : le dispositif Dutreil

Le dispositif Dutreil est un régime d’exonération particulièrement avantageux pour la transmission d’entreprises et de parts sociales. Ce dispositif permet une exonération de 75 % de la valeur des parts sociales ou de l’entreprise transmise.

Pour en bénéficier, plusieurs conditions doivent être remplies:

  • le défunt devait détenir l’entreprise depuis au moins deux ans avant son décès, sauf si l’entreprise a été créée par le défunt.
  • les héritiers doivent s’engager à conserver les parts sociales ou l’entreprise pendant au moins quatre ans après la transmission.
  • l’un des héritiers doit poursuivre l’exploitation de l’entreprise pendant au moins trois ans.
Conseil

Ce régime est particulièrement prisé des familles à la tête d’entreprises, car il permet de transmettre l’activité sans que les droits de succession ne mettent en péril la viabilité de l’entreprise. En outre, le dispositif Dutreil peut s’appliquer à plusieurs types de structures, allant des sociétés à responsabilité limitée (SARL) aux sociétés anonymes (SA), facilitant ainsi l’optimisation fiscale pour une large variété d’entrepreneurs. De plus, si aucun engagement n’avait été pris avant le décès, il est tout de même possible de bénéficier de ce dispositif avantageux dans les 6 mois suivants la transmission.

Les biens forestiers et agricoles : un abattement de 75%

Les héritiers peuvent bénéficier d’un abattement de 75 % sur la valeur de ces biens à condition que :

  • le défunt ait détenu au moins deux ans ces biens avant sa transmission
  • et les héritiers s’engagent à maintenir l’exploitation agricole ou forestière pendant au moins cinq ans après le décès.

Cet abattement vise à favoriser la préservation et l’exploitation des terres agricoles et forestières en permettant aux familles de conserver ces biens sans subir une charge fiscale trop lourde.  Ce dispositif permet non seulement de limiter les coûts du paiement des droits de succession, mais également d’encourager la transmission intergénérationnelle des terres, contribuant ainsi à la préservation du patrimoine agricole et naturel.

Il est également possible de cumuler cet abattement avec d’autres dispositifs fiscaux, notamment en cas de transmission d’une entreprise agricole, ce qui rend ce régime particulièrement attractif pour les héritiers de terres cultivées ou de forêts.

Exonérations spéciales et situations particulières

Certaines exonérations de droits de succession s’appliquent dans des situations spécifiques. Ces exonérations concernent notamment les victimes de guerre, d'actes de terrorisme, ou encore les professionnels décédés en mission, mais aussi les contrats d’assurance-vie sous certaines conditions et les dons effectués à des associations ou à l'État..

Les biens forestiers et agricoles : un abattement de 75%​

Les victimes de guerre, d’actes de terrorisme et les professionnels décédés en mission

Les victimes de guerre et d’actes de terrorisme, ainsi que les professionnels tels que les policiers, pompiers ou gendarmes décédés en mission bénéficient d’une exonération totale des droits de succession afin de reconnaître le sacrifice consenti pour la Nation. Cela s’applique également aux personnes ayant perdu la vie dans le cadre d’opérations de sécurité intérieure ou extérieure.

Cette exonération est complète et ne dépend ni de la valeur du patrimoine transmis ni de la relation de parenté entre le défunt et les héritiers. De plus, ces mesures s’étendent également aux réversions de rentes viagères perçues par les bénéficiaires directs, garantissant ainsi une transmission intégrale du patrimoine dans ces cas particuliers.

Cette exonération permet d’alléger considérablement les charges fiscales supportées par les proches du défunt, un point essentiel dans des situations tragiques. En revanche, il faudra tout de même déposer une déclaration de succession aux impôts accompagnée d’un certificat malgré l’exonération.

L’assurance-vie : exonération ou abattement selon les conditions

L’assurance-vie est un outil fréquemment utilisé pour organiser la transmission de sa richesse. Elle bénéficie d’un traitement fiscal particulier pour le calcul des droits de succession. Les sommes versées au bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie après le décès de l’assuré ne sont pas intégrées à l’actif successoral jusqu’à un certain montant.

  • Pour les contrats dont les primes ont été versées avant les 70 ans de l’assuré,
    • chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 euros sur le capital reçu.
    • Au-delà, les montants sont soumis à un prélèvement forfaitaire de 20% jusqu’à 700 000 euros, puis de 31,25% au-delà de cette somme.
  • En revanche, pour les primes versées après 70 ans, l’abattement tombe à 30 500 euros, et le reste est taxable et est soumis aux droits de succession classiques.
À noter

Le conjoint ou partenaire de PACS survivant est totalement exonéré de paiement des droits sur les montants issus de l’assurance-vie, indépendamment de l’âge de versement des primes. Ce régime favorable permet donc aux assurés de protéger leur conjoint ou partenaire tout en optimisant la transmission de leurs biens.

Autres exonérations : associations d’utilité publique et dons à l’État

Les biens légués à des associations reconnues d’utilité publique ou à l’État sont totalement exonérés de droits de mutation. Cette exonération vise à encourager les dons à des organismes à but non lucratif dont les missions contribuent au bien public, comme les associations d’assistance, de protection de l’environnement ou de sauvegarde du patrimoine. Ces dons peuvent être réalisés au profit d’associations caritatives, de fondations, ou même d’entités publiques comme les régions, départements ou communes. Ces exonérations s’appliquent sans plafond et permettent aux donateurs d’alléger leur charge fiscale tout en soutenant des causes importantes. En outre, certains biens culturels, comme des œuvres d’art, des livres rares ou des monuments historiques, peuvent être exonérés s’ils sont légués à l’État, renforçant ainsi la préservation du patrimoine national.

Qui est exonéré des droits de succession ? : ce qu'il faut retenir

Les exonérations de droits de succession fluctuent en fonction de divers critères : la qualité de l’héritier, la nature des biens transmis, ainsi que des situations particulières.

Les époux et partenaires de PACS sont totalement exonérés de droits de succession, de même que les frères et sœurs peuvent également bénéficier d’une exonération, mais sous des conditions strictes. Les biens immobiliers, les monuments historiques, ainsi que les biens forestiers et agricoles profitent également de régimes spécifiques, avec un abattement de 75 % dans certains cas. Quant aux situations exceptionnelles, comme les victimes de guerre ou d’actes de terrorisme, elles bénéficient d’une exonération totale.

Les conseils d’un notaire sont indispensables dans l’optimisation fiscale de la transmission de votre patrimoine.

La F.A.Q. sur qui est exonéré des droits de succession ?

Les époux et partenaires de PACS sont totalement exonérés de droits de succession à condition d’avoir rééditer un testament pour les partenaires de PACS. De plus, certains frères et sœurs peuvent bénéficier d’une exonération sous conditions strictes.

Il doit avoir vécu avec le défunt durant les cinq années précédant son décès, être célibataire, veuf, ou divorcé, et avoir plus de 50 ans ou être atteint d’une infirmité. Toutes ces conditions doivent être réunies.

Les héritiers en ligne directe (enfants, parents) bénéficient d’un abattement de 100 000 euros sur la part d’héritage qu’ils reçoivent. Pour les petits-enfants, l’abattement est de 1 594 euros.

Les biens immobiliers classés ou inscrits comme monuments historiques peuvent être exonérés de droits de succession sous certaines conditions, comme l’ouverture de ces biens au public pendant au moins 80 jours par an. Les immeubles situés en Corse bénéficient également d’un régime fiscal spécifique avec une exonération totale.

Le dispositif Dutreil permet une exonération de 75 % sur la valeur des parts sociales ou de l’entreprise transmise. Pour en bénéficier, les héritiers doivent s’engager à conserver l’entreprise ou les parts sociales pendant au moins quatre ans et poursuivre l’exploitation pendant au moins trois ans.

Les sommes versées dans le cadre d’une assurance-vie ne sont pas incluses dans l’actif successoral si les primes ont été versées avant les 70 ans de l’assuré, et bénéficient d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire. Si les primes sont versées après 70 ans, l’abattement tombe à 30 500 euros, au-delà desquels les montants sont soumis aux droits de succession.

Les biens légués à des associations reconnues d’utilité publique ou à l’État sont exonérés de droits de mutation. Ces dons doivent être effectués à des associations caritatives, des fondations, ou à des organismes publics pour encourager les actions d’intérêt général et la préservation du patrimoine.


Titulaire d’une Licence Droit privé général, puis d’un Master I Droit de l’Entreprise et d’un Master II Droit et Fiscalité du Patrimoine de l’Université de Droit et Sciences-Politiques de MONTPELLIER, je me suis orientée par la suite vers la profession de notaire. Actuellement à mi-parcours du cursus, je m’aperçois que la compréhension du vocabulaire juridique n’est pas accessible à tous. Rédiger des articles juridiques ciblés, simples et clairs permettra au plus grand nombre de comprendre les bases de nombreux sujets auxquels ils peuvent être confrontés dans la vie de tous les jours.

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