Qu’est ce qu’une OQTF ?

La première mesure de retour d’un étranger, relevant du droit commun, consiste en l’édiction d’une obligation de quitter le territoire (OQTF). Cette décision de l’OQTF sanctionne la situation irrégulière de l’étranger au regard des règles à l’entrée ou au séjour. L’étranger a désormais l’interdiction de rester dans le pays.

Qu’est ce qu’une OQTF ? L’obligation de quitter le territoire français (OQTF) est une mesure d’éloignement des étrangers distincte de la reconduite à la frontière.

Si vous avez fait l’objet d’une décision de la préfecture d’obligation de quitter le territoire français, vous pouvez former un recours contre celle-ci pour l’annuler.

Cependant, il convient d’étudier les situations visées par cette mesure concernant certaines exceptions, la procédure d’élaboration, ainsi que la possibilité de la contester devant un tribunal.

Dans cet article, nous plongerons au cœur de l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), une mesure administrative qui touche de nombreux étrangers en France. En explorant les intricacies de cette décision, nous mettrons en lumière les droits essentiels et les recours disponibles pour ceux qui se trouvent face à cette épreuve. À travers une analyse des délais impartis et de l’importance de l’action rapide, cet article ambitionne de guider les étrangers à travers le labyrinthe juridique de l’OQTF. Nous discuterons également du rôle crucial des avocats dans la navigation de ce processus et des mesures que vous pouvez prendre pour contester une telle décision. Préparez-vous à une exploration détaillée des voies légales à votre disposition pour défendre votre droit de séjour sur le territoire français.

Le champ d’application  de l’OQTF

L’OQTF a été instaurée par la loi du 24 juillet 2006, elle vise à simplifier la procédure d’éloignement des étrangers en situation irrégulière.

Une directive européenne du 16 décembre 2008 dite « retour » a mise en place une procédure de droit commun également.

Cette directive exige trois conditions en vue d’un retour d’un étranger :

  • La décision de retour est obligatoire pour éviter le retour arbitraire
  • Elle doit laisser un délai de départ volontaire
  • Le placement en rétention est hypothétique en cas de dernière ultimatum

 

Les situations visées par l’OQTF

Le régime de l’OQTF a été profondément modifié par la loi du 16 juin 2011 mettant en place une procédure de droit commun relevant de l’article L.611-1 du CESEDA. Cet article énumère les possibilités de recourir à une obligation de quitter le territoire :

  • Une entrée irrégulière,
  • Entrée régulière mais étranger se maintenant au-delà de son visa sans solliciter le titre de séjour,
  • Cas d’un refus du titre de séjour,
  • Absence de demande de renouvellement d’un titre de séjour,
  • Personne déboutée du droit d’asile,
  • Menace à l’ordre public,
  • Travail dissimulé ou sans autorisation de travail.

Il convient ainsi de vérifier que l’étranger est dans l’un de ces cas de figure, à contrario l’OQTF ne sera pas légalement édictée.

Les exceptions

Conformément à l’article L 611-3 du CESEDA, certaines personnes ne peuvent pas faire l’objet d’une OQTF car elles sont protégées du fait de leur vulnérabilité ou leur situation familiale :

  • L’étranger mineur de dix-huit ans justifiant par tout moyen ayant résidant habituellement en France depuis qu’il a atteint l’âge de treize ans,
  • Le parent d’un enfant français mineur résident en France à condition qu’il établisse qu’il contribue à l’entretien et à l’éducation depuis la naissance de l’enfant ou depuis au moins deux ans,
  • La personne résidant en France depuis 20 ans,
  • Au conjoint d’un étranger résidant régulièrement en France depuis plus de dix ans, ne vivant pas en étant de polygamie, est marié depuis plus de 3 ans avec un étranger à condition que la communauté de vie soit effective et une résidence avec son conjoint.
  • Cette protection s’étend également pour l’étranger résidant habituellement en France si son état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait avoir pour lui des conséquences d’une extrême gravité.
  • Au bénéficiaire d’une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle d’un organisme français pour un taux d’incapacité permanente de minimum 20 %.

La procédure d’élaboration d’une OQTF

L’OQTF revient à la compétence de l’autorité préfectorale du département ( sauf pour le préfet de police à paris)  conformément à l’article R.251-1 du CESEDA..

Elle doit faire l’objet d’une décision exprès, et ne peut donc être révélée par le placement en rétention de l’étranger (CE, 18 NOV. 2009, N°326569).

Elle doit être motivée, sans qu’il soit nécessaire que la motivation soit distincte de celle portant sur le refus de titre de séjour (CE, 10 octobre 2013, n°359221).

La notification de l’OQTF peut être réalisée par envoi postal ou en main propre par la voie administrative lorsqu’elle intervient à la suite d’une procédure de vérification de situation.

Elle doit être notifiée à l’intéressé puisqu’il s’agit d’un acte administratif individuel défavorable.

Conformément à l’article L.722-3 du CESEDA, l’OQTF prévoit l’exécution d’office de quitter le territoire, sous réserve d’un départ volontaire.

Par principe, cet OQTF laisse à l’intéressé un délai de 30 jours pour partir hors du territoire après la notification. La notion de départ volontaire implique que l’étranger doit s’organiser en vue de son départ mais avant le délai fixé pour la décision d’éloignement soit exécutée.Pendant la totalité des délais de l’OQTF, l’étranger ne pourra alors faire l’objet d’un placement en rétention. Il lui laisse donc la possibilité pour l’étranger de choisir le moyen de partir du territoire français, sans force policière ou de former un recours contentieux contre l’OQTF devant le juge administratif.

Attention, cependant l’intervention de nouvelles circonstances de droit ou de fait, fait obstacle à l’exécution de l’obligation de quitter le territoire : l’autorité administrative sera dans l’obligation d’examiner à nouveau la situation de l’étranger (CE, 8 mars 2016, n°397206).

L’OQTF est abrogée de plein droit lorsque l’étranger se voit accorder une protection internationale conformément à l’article L.613-6 du CESEDA.

Un recours contentieux est possible contre l’OQTF elle-même ou le titre de séjour s’il doit être régularisé pour la contester. Le recours doit être déposé auprès du tribunal administratif territorialement compétent par la préfecture qui a pris la décision d’éloignement.

Que retenir de cet article ?

Cet article a exploré en profondeur l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), soulignant son cadre légal, les critères de décision, et l’importance des délais dans sa gestion. Nous avons mis en lumière les articles L.511-1 et suivants du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) qui encadrent l’émission de l’OQTF, stipulant les conditions et les droits de recours pour les étrangers concernés. Un avocat spécialisé en droit des étrangers est indispensable pour naviguer dans ces procédures complexes, offrant une assistance cruciale pour défendre vos droits et explorer toutes les options de recours disponibles.

La question de l’OQTF, au-delà de son aspect juridique strict, touche profondément à la vie des individus, souvent dans des moments de vulnérabilité. L’humanité, l’empathie et la bienveillance de l’approche légale et personnelle sont essentielles pour accompagner les personnes dans ces épreuves. Chaque cas est unique et mérite une attention particulière, reflétant l’importance de la justice et du respect des droits fondamentaux dans la gestion des situations d’immigration. Dans ce contexte, le rôle de l’avocat dépasse la simple assistance juridique pour devenir celui d’un véritable soutien dans le parcours souvent complexe et émotionnel des étrangers en France.

Afin d’obtenir des informations supplémentaires sur le droit des étrangers et l’OQTF, prenez contact avec un avocat via notre plateforme. Les références légales sont à jour au moment de la publication, pour votre cas personnel, pensez à consulter un avocat expert. 

Vos questions et nos réponses

Dans cet article dédié à l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), nous avons abordé plusieurs aspects essentiels. Voici une FAQ pour éclaircir davantage le sujet et répondre aux interrogations les plus courantes.

L’OQTF est une mesure administrative ordonnant à un étranger de quitter la France. Elle est décidée lorsque la présence de la personne n’est plus légalement justifiée sur le territoire, selon les critères établis par le CESEDA.

 

La décision d’OQTF s’appuie sur les articles L.511-1 et suivants du CESEDA. Ces textes définissent les conditions d’application de l’OQTF et encadrent les droits de recours des individus concernés.

Les critères incluent l’expiration du titre de séjour, le rejet d’une demande d’asile, ou une menace pour l’ordre public. La loi exige que chaque situation soit évaluée individuellement, avec une attention particulière aux droits de l’individu.

Généralement, un délai de 30 jours est accordé pour organiser le départ. Ce délai peut varier en fonction de circonstances spécifiques à l’individu concerné.

 

Oui, il est possible de faire recours contre une OQTF. Le recours doit être introduit auprès du tribunal administratif dans un délai spécifié, souvent de 30 jours après notification de la décision.

Un avocat spécialisé en droit des étrangers peut fournir une assistance cruciale, en aidant à comprendre les options de recours, à préparer les dossiers nécessaires, et à représenter l’individu lors des audiences.

Ne pas respecter une OQTF peut entraîner des conséquences graves, telles que l’interdiction de retour sur le territoire français pour une durée pouvant atteindre plusieurs années, et potentiellement l’exécution forcée de la mesure d’éloignement.

Cette FAQ vise à fournir une compréhension claire et concise de l’OQTF et de ses im

Juriste droit public des affaires

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