La dissolution d’association peut ĂŞtre l’objet de plusieurs volontĂ©s : une volontĂ© judiciaire, administrative, ou encore par ses membres.
La dissolution d’une association marque la fin de son existence lĂ©gale. Elle peut survenir de diverses manières, telles que la dĂ©cision volontaire des membres, conformĂ©ment aux statuts, ou suite Ă des dĂ©cisions judiciaires ou administratives . Les raisons derrière cette dissolution peuvent ĂŞtre multiples, allant de l’accomplissement de l’objet de l’association, Ă l’impossibilitĂ© de continuer ses activitĂ©s, ou Ă des contraintes lĂ©gales ou financières. Les consĂ©quences de cette dissolution touchent Ă la gestion de son patrimoine et Ă la liquidation de ses biens, nĂ©cessitant un processus rigoureux pour assurer une clĂ´ture ordonnĂ©e de ses engagements .
Dans cet article, nous explorerons les fondements de la dissolution, y compris les causes et les implications lĂ©gales. Nous dĂ©taillerons ensuite les Ă©tapes pratiques pour mener Ă bien cette dĂ©marche, en soulignant le rĂ´le crucial de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale et des liquidateurs. Enfin, nous examinerons les consĂ©quences et la gestion post-dissolution, mettant en lumière les Ă©tapes de liquidation du patrimoine et les formalitĂ©s finales.
Les types de dissolution d’association
Les associations peuvent se dissoudre pour diverses raisons, allant de la volontĂ© des membres Ă l’impossibilitĂ© de poursuivre leur mission.
La dissolution d’une association en France peut se produire de diffĂ©rentes manières, selon les circonstances et les dispositions statutaires de l’association.
Voici un aperçu des principales méthodes de dissolution :
- DĂ©cision des membres : Les membres de l’association peuvent dĂ©cider de sa dissolution conformĂ©ment aux statuts de l’association . Cette dĂ©cision doit gĂ©nĂ©ralement ĂŞtre prise lors d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale spĂ©ciale dĂ©diĂ©e Ă la dissolution.
- DĂ©cision administrative : Une association peut ĂŞtre dissoute sur dĂ©cision administrative, par exemple, si elle ne respecte pas ses obligations lĂ©gales ou si elle agit contrairement Ă l’intĂ©rĂŞt public.
- DĂ©cision de justice : Dans certains cas, une association peut ĂŞtre dissoute par dĂ©cision de justice, notamment en cas de comportement illĂ©gal ou de violation grave des statuts ou de la loi.Â
La dissolution par décision administrative ou judiciaire
Le principe fondamental reconnu par les lois de la RĂ©publique de la libertĂ© d’association selon lequel les associations se constituent librement interdit l’intervention prĂ©alable de l’autoritĂ© administrative ou mĂŞme de l’autoritĂ© judiciaire (Cons. const. 16 juillet 1971, n° 71-44 DC). Toutefois ce principe n’interdit pas la dissolution des associations. Une dissolution peut ĂŞtre volontaire ou judiciaire (L. du 1er juill. 1901, art. 7) ou administrative.
La dissolution d’association par une dĂ©cision administrative
Ainsi, la dissolution d’association doit respecter un cadre juridique strict, dĂ©fini notamment par la loi du 1er juillet 1901 en France. Cette loi dispose que les modalitĂ©s selon lesquelles les associations peuvent ĂŞtre dissoutes et les obligations qui en dĂ©coulent. Une association est dissoute par dĂ©cret en Conseil des ministres dans les cas suivants :Â
- La dissolution administrative des associations ou des groupements de fait est prononcée sur la base soit des dispositions de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure qui reprend les hypothèses de dissolution prévues à l’origine par la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privés tel que la provocation à des manifestations armées, l’atteinte à l’intégrité du territoire national ( reconnaissance du peuple corse et de ses droits nationaux par la lutte de libération nationale : CE 16 oct. 1992, Battesti, n° 85957 ).
- Les dispositions de l’article L. 212-1-1 du mĂŞme code issu de la loi n° 2021-1109 du 24 aoĂ»t 2021 confortant le respect des principes de la RĂ©publique, soit enfin, pour les groupes de supporters, sur la base des dispositions de l’article L. 212-2 du code prĂ©citĂ© ( L. 332-18. ex : dissolution de 2 associations de supporters du Paris Saint-Germain : CE 13 juill. 2010, Assoc. Les Authentiks, n° 339257 ).
Toute dĂ©cision administrative de dissolution peut faire l’objet d’un recours devant le juge administratif auprès du tribunal administratif, y compris par la voie du rĂ©fĂ©rĂ©. Le juge vĂ©rifie si la mesure est adaptĂ©e, nĂ©cessaire et proportionnĂ©e Ă la finalitĂ© de sauvegarde de l’ordre public poursuivie, eu Ă©gard Ă la gravitĂ© des troubles susceptibles de lui ĂŞtre portĂ©s par les associations et groupements de fait visĂ©s.
La dissolution d’association judiciaire
La dissolution judiciaire peut ĂŞtre prononcĂ©e dans les cas suivants sous la demande d’un requĂ©rant intĂ©ressĂ© ou par le procureur de la rĂ©publique :
- Absence de rĂ©alisation de ses obligations par un membre (ou mĂ©sentente grave entre membres bloquant le fonctionnement de l’association).
- Objet de l’association illĂ©gal ou contraire aux lois et aux bonnes mĹ“urs (par exemple : racisme).
- Recours illicite Ă la forme associative (par exemple pour tenter de contourner des dispositions fiscales).
- Atteintes au territoire national et Ă la forme rĂ©publicaine du gouvernement de la part de l’association.
- Condamnation pĂ©nale de l’association.
La dissolution de l’association par ses membres
La dissolution de l’association peut , par exemple, intervenir dans les situations suivantes :
- Manque de motivation des bénévoles ;
- ArrivĂ©e Ă terme du projet qui constituait l’objet de l’association ;
- Association en sommeil dont les membres souhaitent formaliser l’arrĂŞt des actions ;Â
- Fusion de l’association avec une ou plusieurs autres associations. Dans ce cas, la fusion de plusieurs associations est dĂ©cidĂ©e par des dĂ©libĂ©rations concordantes de dissolution ;Â
- Scission en plusieurs associations. Dans ce cas, la scission d’une association est dĂ©cidĂ©e dans les conditions prĂ©vues par ses statuts pour sa dissolution.
Convocation de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale et prise de dĂ©cision
La dissolution d’une association implique une sĂ©rie d’Ă©tapes clĂ©s, orchestrĂ©es principalement par les membres et les liquidateurs. Cette section dĂ©crit le processus de convocation d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale pour dĂ©cider de la dissolution, suivie des responsabilitĂ©s des liquidateurs dans la gestion de la liquidation de l’association.
Pour initier la dissolution d’une association, une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire doit ĂŞtre convoquĂ©e. Cette assemblĂ©e permet aux membres de discuter et de voter la dĂ©cision de dissolution. Le processus de vote doit ĂŞtre conforme aux statuts de l’association, qui dĂ©taillent souvent les modalitĂ©s de prise de dĂ©cision et le quorum nĂ©cessaire. Cette Ă©tape est cruciale, car elle reprĂ©sente l’expression dĂ©mocratique des membres de l’association et lĂ©gitime la dĂ©cision de dissolution. La loi française, notamment l’article 9 de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, prĂ©voit des normes pour la prise de dĂ©cision au sein des associations, assurant ainsi une dĂ©marche lĂ©gale et Ă©quitable.
Rôles et responsabilités des membres et liquidateurs
Une fois la dissolution votĂ©e, la gestion de la liquidation incombe aux liquidateurs, dĂ©signĂ©s lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Leur rĂ´le est de clĂ´turer les activitĂ©s de l’association, de liquider le patrimoine et de s’assurer que les crĂ©anciers sont payĂ©s. Les liquidateurs doivent agir avec diligence et en conformitĂ© avec la loi, en particulier avec les dispositions relatives Ă la liquidation des biens d’une association dissoute. Ils sont responsables de la dĂ©claration de la dissolution au greffe des associations et de la publication de la dissolution dans un journal d’annonces lĂ©gales. La clartĂ© et la prĂ©cision dans cette Ă©tape sont essentielles pour Ă©viter les litiges futurs et assurer une dissolution harmonieuse.
Ces Ă©tapes reflètent non seulement les exigences lĂ©gales mais aussi les bonnes pratiques pour garantir que la dissolution d’association se dĂ©roule de manière ordonnĂ©e et conforme aux intĂ©rĂŞts de tous les membres impliquĂ©s.
Conséquences et gestion post-dissolution
La dissolution d’une association n’est pas le point final de son existence. Elle est suivie par une phase cruciale de liquidation du patrimoine et de clĂ´ture administrative. Cette Ă©tape requiert une attention particulière pour garantir que toutes les obligations lĂ©gales soient respectĂ©es et que les intĂ©rĂŞts des membres et des crĂ©anciers soient protĂ©gĂ©s.
Liquidation du patrimoine et partage des actifs
Après la dissolution, l’association doit liquider son patrimoine, c’est-Ă -dire transformer ses biens en argent. Ce processus doit ĂŞtre rĂ©alisĂ© par les liquidateurs dĂ©signĂ©s. Ils doivent vendre les biens de l’association, payer les dettes et rĂ©partir le solde restant entre les membres ou les organisations caritatives, conformĂ©ment aux statuts de l’association ou aux dĂ©cisions de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. La lĂ©gislation française, notamment l’article 9 de la loi du 1er juillet 1901, fournit un cadre juridique pour la liquidation des biens d’une association. Il est crucial que les liquidateurs agissent avec transparence et responsabilitĂ© pour prĂ©venir tout conflit ou litige potentiel. Cette Ă©tape doit aussi respecter les dispositions fiscales en vigueur, notamment en ce qui concerne les Ă©ventuelles exonĂ©rations ou obligations fiscales liĂ©es Ă la liquidation des biens.
Formalités finales et obligations déclaratives
Une fois la liquidation terminĂ©e, l’association doit accomplir certaines formalitĂ©s finales. Cela inclut la dĂ©claration de la dissolution au greffe des associations et la publication de la dissolution dans un journal d’annonces lĂ©gales. Ces Ă©tapes sont essentielles pour officialiser la dissolution d’association et informer les parties prenantes, y compris les autoritĂ©s publiques. Les liquidateurs doivent Ă©galement s’assurer que toutes les obligations dĂ©claratives et fiscales soient remplies, y compris la dĂ©claration des dernières activitĂ©s financières. Le respect rigoureux de ces formalitĂ©s assure une clĂ´ture ordonnĂ©e de l’association et prĂ©vient les complications juridiques futures.
Les Ă©tapes clĂ©s de la dissolution d’association Â
La dissolution d’une association implique plusieurs Ă©tapes clĂ©s pour ĂŞtre menĂ©e Ă bien :
Organiser une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire : Cette rĂ©union des membres doit ĂŞtre convoquĂ©e spĂ©cifiquement pour discuter et voter la dissolution de l’association. La dĂ©cision doit ĂŞtre prise conformĂ©ment aux statuts de l’association, souvent requĂ©rant une majoritĂ© qualifiĂ©e .
RĂ©daction et vote de la rĂ©solution de dissolution : Pendant l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire, une rĂ©solution formelle pour dissoudre l’association est rĂ©digĂ©e et doit ĂŞtre votĂ©e. Le procès-verbal de cette rĂ©union, consignant la dĂ©cision de dissolution, est essentiel pour les Ă©tapes suivantes .
Nomination d’un liquidateur : L’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire doit Ă©galement nommer un ou plusieurs liquidateurs qui seront chargĂ©s de la liquidation des biens de l’association, c’est-Ă -dire de rĂ©gler ses dettes et de distribuer l’actif restant conformĂ©ment aux statuts ou Ă la loi .
DĂ©claration de la dissolution aux autoritĂ©s : La direction de l’association doit dĂ©clarer la dissolution auprès du tribunal du siège de l’association ou de la prĂ©fecture, afin d’officialiser la cessation d’activitĂ© .
Publication de la dissolution : La dissolution doit ĂŞtre publiĂ©e dans un journal d’annonces lĂ©gales, pour informer les tiers de la cessation d’activitĂ© de l’association .
Règlement des dettes et distribution des biens restants : Sous la supervision du ou des liquidateurs, l’association doit rĂ©gler toutes ses dettes. Si des actifs restent après le paiement des dettes, ils doivent ĂŞtre attribuĂ©s selon les dispositions statutaires ou, Ă dĂ©faut, conformĂ©ment Ă la loi .
ClĂ´ture de la liquidation : Une fois toutes les dettes rĂ©glĂ©es et les biens distribuĂ©s, le liquidateur procède Ă la clĂ´ture de la liquidation et en informe les autoritĂ©s compĂ©tentes. Cela marque la fin lĂ©gale de l’association .
Que retenir sur la dissolution d’association ?Â
La dissolution d’une association est un processus juridique entraĂ®nant la fin de son existence en tant que personne morale. Cette opĂ©ration peut ĂŞtre motivĂ©e par diffĂ©rentes raisons, y compris une dĂ©cision volontaire des membres, conformĂ©ment Ă ce qui est prĂ©vu dans les statuts, ou par des dĂ©cisions judiciaires ou administratives en cas de non-respect de la lĂ©gislation en vigueur . Une fois la dissolution actĂ©e, l’association doit procĂ©der Ă sa liquidation, qui implique le règlement de ses dettes et la distribution Ă©ventuelle de son patrimoine restant, selon des règles strictes visant Ă empĂŞcher que les biens de l’association soient partagĂ©s entre les membres .
Il est important de noter que la dissolution marque la disparition de l’association en tant qu’entitĂ© lĂ©gale, ce qui a des consĂ©quences directes sur sa capacitĂ© Ă agir, dĂ©tenir des biens ou ĂŞtre partie Ă des contrats . Le processus de dissolution et de liquidation doit ĂŞtre rĂ©alisĂ© avec soin, en respectant les directives statutaires et lĂ©gales pour assurer une clĂ´ture ordonnĂ©e des affaires de l’association et Ă©viter des complications juridiques ultĂ©rieures pour ses membres et dirigeants.
Vos questions et nos rĂ©ponses sur la dissolution d’associationÂ
Dans cette FAQ sur la dissolution d’association, vous trouverez les questions les plus frĂ©quemment posĂ©es.
La dissolution d’une association fait rĂ©fĂ©rence Ă l’acte de mettre fin lĂ©galement Ă son existence. Cela peut rĂ©sulter d’une dĂ©cision interne de ses membres, d’une dĂ©cision administrative ou d’une dĂ©cision de justice.
Les membres de l’association peuvent dĂ©cider de sa dissolution conformĂ©ment Ă la procĂ©dure Ă©tablie dans les statuts. Une dissolution peut Ă©galement rĂ©sulter d’une mesure administrative ou d’une dĂ©cision de justice.
Les raisons incluent la volontĂ© des membres d’arrĂŞter les activitĂ©s, des dĂ©cisions administratives, ou des dĂ©cisions de justice liĂ©es Ă des problèmes lĂ©gaux ou financiers.
Le processus de dissolution doit suivre la procĂ©dure dĂ©crite dans les statuts de l’association, qui implique gĂ©nĂ©ralement une dĂ©cision prise lors d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des membres.
Le patrimoine de l’association ne peut pas ĂŞtre partagĂ© entre les membres. Les règles concernant la liquidation et l’attribution des actifs restants sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©taillĂ©es dans les statuts ou suivent la loi applicable.
Non, sauf indication contraire dans les statuts, les fonds restants doivent généralement être attribués à une association ayant un objet similaire.
La dissolution doit être déclarée aux autorités compétentes, telles que la préfecture, et être publiée au Journal Officiel.