Comprendre la journée de solidarité : obligations, droits et implications

Quelles sont vos obligations en matière de journée de solidarité ? Trouvez ce que vous devez savoir sur vos responsabilités légales et les droits de vos salariés.

La journée de solidarité, instaurée par la loi du 30 juin 2004, est un sujet d’importance majeure dans le paysage juridique et professionnel français.

En suivant ce guide complet, vous serez mieux préparé pour gérer efficacement la journée de solidarité au sein de votre entreprise, tout en garantissant le respect des normes légales et sociales en vigueur.

Sommaire

Après avoir lu cet article, vous saurez : 

  • Les obligations des employeurs et les droits des salariés concernant la journée de solidarité.
  • Les différentes modalités d’organisation de cette journée non rémunérée.
  • Les adaptations nécessaires pour les travailleurs en situation de handicap.
  • L’importance de se tenir informé des évolutions réglementaires et jurisprudentielles.

Origine légale et définition de la journée de solidarité

La journée de solidarité, instituée par la loi du 30 juin 2004, est définie par les articles L.3133-7 et suivant du Code du Travail.

soutien

Contexte et adoption de la loi

La loi du 30 juin 2004 a été adoptée dans un contexte socio-économique particulier : mise en place par le gouvernement de Jean – Pierre Raffarin sur demande du Président Jacques Chirac, cette journée a pour objectif de financer un « grand plan dépendance » grâce au surcroît de cotisations sociales récupéré dans par l’emploi effectif de salarié durant un jour férié.

L’élément déclenchant a été la tristement célèbre canicule de 2003 qui a causé plus de 15.000 morts, principalement des personnes âgées et, de facto, mis en avant l’isolement des personnes âgées et le manque d’infrastructures d’accueil.

Cette mesure est née d’une volonté politique de répondre aux défis posés par le vieillissement de la population et le financement de la protection sociale. En instaurant la journée de solidarité, le législateur visait à mobiliser l’ensemble de la société autour d’un effort collectif pour les personnes âgées et les personnes handicapées.

À noter

Cette législation a marqué un tournant majeur dans l’organisation du temps de travail en France, en introduisant une journée supplémentaire non travaillée et non rémunérée pour la solidarité.

Définition et objectifs de la journée de solidarité

La journée de solidarité se caractérise par sa nature particulière : elle représente à la fois un jour de travail supplémentaire pour les salariés en entreprise et une journée de solidarité envers les personnes en situation de vulnérabilité.

Concrètement, elle se traduit par une journée de travail non rémunérée pour les salariés, mais dont le produit est destiné à financer des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées.

Le temps de travail accompli durant la journée de solidarité ne donne pas lieu à une rémunération dans la limite :

  • De 7 heures pour les salariés mensualisés ;
  • De la valeur d’une journée de travail pour les cadres ayant conclus des conventions de forfait en jours.
  • Une journée de travail supplémentaire et non rémunérée dans la fonction publique.

Sauf dispositions contraires prévues par accord collectif, la date de la journée de solidarité est fixée au lundi de Pentecôte.

Le lundi de Pentecôte à venir est le lundi 9 juin 2025.

L’employeur quant à lui est tenu de verser une cotisation périodique de 0,30 % de sa masse salariale brute à la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie. En 2021, la journée de solidarité a rapporté un  de 2,907 milliards d’euros.

Obligations des employeurs et droits des salariés

Les employeurs et les salariés ont des droits et des devoirs concernant lajournée de solidarité.

solidarité

Engagement des employeurs et des salariés

Les employeurs ont un rôle central dans la mise en œuvre de la journée de solidarité : ils sont tenus de mettre en place un dispositif permettant à leurs salariés de participer à cette journée non rémunérée.

Cela peut impliquer l’organisation d’activités solidaires au sein de l’entreprise ou la contribution financière à un fonds de solidarité.

Attention

Il est également de leur responsabilité de garantir que les salariés comprennent clairement leurs droits et obligations en matière de journée de solidarité, conformément aux dispositions légales en vigueur.

Les salariés quant à eux bénéficient de droits spécifiques en ce qui concerne la journée de solidarité.

Tout d’abord, ils ont le droit d’être informés de manière transparente sur les modalités de mise en œuvre de cette journée, notamment en ce qui concerne la récupération ou la compensation du jour non travaillé.

Ils ont également le droit de refuser de participer à une activité solidaire proposée par l’employeur, sans que cela puisse entraîner de sanction ou de discrimination à leur encontre.

Répercussions sur les conditions de travail et la rémunération

La mise en place de la journée de solidarité peut avoir des répercussions significatives sur les conditions de travail et la rémunération des salariés.

En effet, le jour de solidarité est généralement non rémunéré, ce qui peut affecter le pouvoir d’achat des travailleurs. Cependant, des dispositifs de récupération ou de compensation peuvent être mis en place pour atténuer cet impact.

De plus, la participation à des activités solidaires peut contribuer à renforcer le sentiment d’appartenance des salariés à l’entreprise et à favoriser un environnement de travail positif.

Il est donc crucial pour les employeurs de prendre en compte ces aspects dans leur gestion de la journée de solidarité.

Modalités d'application

Différentes modalités d'application de la journée de solidarité sont possibles. Comprendre ces aspects est essentiel pour assurer une mise en œuvre conforme de la loi.

journée de solidarité

Possibilités d'organisation de la journée de solidarité

Les entreprises disposent d’une certaine flexibilité quant à l’organisation de la journée de solidarité. Si la date de la journée de solidarité est fixée au lundi de Pentecôte, les entreprises peuvent choisir la date de cette journée, en veillant à respecter les dispositions légales en la matière.

Les modalités d’accomplissement de la journée de solidarité peuvent ainsi être fixées par un accord d’entreprise ou à défaut, une convention collective ou un accord de branche et, en l’absence d’accord ou de convention, les modalités d’accomplissement de la journée de solidarité sont définies par l’employeur, après avoir consulté le comité social et économique.

Il est alors possible de prévoir :

  • Le travail d’un jour férié chômé autre que le 1er mai (qui est un jour férié obligatoirement chômé) ;
  • Le travail d’un jour de repos prévu par une convention ou un accord d’aménagement du temps de travail sur une période supérieure à la semaine ;
  • Toute autre modalité permettant le travail de 7 heures précédemment non travaillées (fractionnement en heures).

De plus, les employeurs ont la possibilité de proposer diverses activités solidaires à leurs salariés, telles que des actions de bénévolat ou des événements caritatifs.

Il est également envisageable de mettre en place des dispositifs de récupération ou de compensation pour les salariés qui participent à cette journée non travaillée.

Adaptations pour les travailleurs en situation de handicap

La journée de solidarité doit être aménagée de manière à garantir la participation des travailleurs en situation de handicap.

Les employeurs sont tenus de prendre en compte les besoins spécifiques de ces salariés et de mettre en place les adaptations nécessaires pour faciliter leur participation à cette journée.

Cela peut inclure des mesures d’accessibilité physique ou des aménagements de poste de travail, afin de garantir une pleine inclusion des travailleurs en situation de handicap dans les activités solidaires proposées par l’entreprise.

Que retenir de cet article ?

Il est essentiel de garder à l’esprit que la journée de solidarité, bien qu’elle représente un devoir légal, est également une occasion de renforcer le lien social et la solidarité au sein de l’entreprise. En adoptant une approche empathique et bienveillante, les employeurs peuvent favoriser un environnement de travail inclusif où chacun se sent valorisé et respecté, contribuant ainsi à une société plus juste et solidair

Un avocat spécialisé en droit du travail pourra vous accompagner si nécessaire. 

FAQ

Dans cette FAQ, nous répondons aux questions les plus courantes sur la journée de solidarité.

La journée de solidarité est une journée supplémentaire de travail non rémunérée, instaurée par la loi du 30 juin 2004 en France. Elle vise à financer des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées.

Les objectifs principaux de la journée de solidarité sont de maintenir l’autonomie des personnes vulnérables, favoriser leur accès aux soins et services, et promouvoir la solidarité au sein de la société.

Les employeurs sont tenus de mettre en place un dispositif permettant aux salariés de participer à la journée de solidarité, tout en respectant leurs droits et en garantissant une communication transparente sur les modalités de cette journée.

Les salariés ont le droit d’être informés clairement sur les modalités de la journée de solidarité, de refuser de participer à des activités solidaires proposées par l’employeur, et de bénéficier de mesures de récupération ou de compensation pour cette journée non travaillée.

Les entreprises ont la possibilité, sous conditions, de choisir la date de la journée de solidarité et de proposer diverses activités solidaires à leurs salariés, telles que des actions de bénévolat ou des événements caritatifs.

Les employeurs doivent prendre en compte les besoins spécifiques des travailleurs en situation de handicap et mettre en place les adaptations nécessaires pour faciliter leur participation à la journée de solidarité.

Il est recommandé de suivre l’actualité législative et la jurisprudence récente en matière de journée de solidarité, notamment en consultant des sources fiables telles que les sites gouvernementaux ou les publications spécialisées en droit du travail.

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