L’autorisation de travail etranger

Vous êtes employeur en France ? Savez-vous que recruter un salarié étranger sans autorisation peut vous exposer à des sanctions sévères ?

L’autorisation de travail pour un étranger est une étape cruciale pour tout employeur en France souhaitant embaucher un salarié venu d’ailleurs. Ce guide vous accompagne à travers les différentes démarches, depuis le choix du titre de séjour adapté jusqu’aux obligations légales et aux risques encourus en cas de non-respect de la réglementation.

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Sommaire

Comprendre les différents types d'autorisations de travail pour les étrangers

L'obtention d'une autorisation de travail pour un étranger en France dépend de nombreux facteurs, notamment du type de titre de séjour détenu par le salarié et de sa situation personnelle.

documents pour autorisation de travail étranger

Les titres de séjour valant autorisation de travail

Certains titres de séjour permettent à leur titulaire de travailler en France sans avoir besoin de demander une autorisation de travail supplémentaire. Par exemple, la carte de résident ou la carte de séjour pluriannuelle « passeport talent » sont des documents qui valent automatiquement autorisation de travail.

À noter

Ces titres sont souvent délivrés pour des profils spécifiques tels que les travailleurs hautement qualifiés, les créateurs d’entreprise, ou encore les artistes.

Ces titres permettent à leur titulaire d’exercer librement une activité professionnelle dans les conditions prévues par la loi. Il est donc crucial pour un employeur de vérifier la nature exacte du titre de séjour du candidat afin de déterminer s’il est valide pour l’emploi proposé, sans démarches supplémentaires.

Les situations dispensant d'une autorisation de travail

Il existe certaines situations où un étranger peut travailler en France sans avoir besoin d’une autorisation de travail spécifique.

Par exemple, les ressortissants de l’Union européenne, de l’Espace économique européen (EEE), et de la Suisse sont dispensés de cette formalité en vertu du principe de libre circulation des travailleurs au sein de l’UE.

Ces exemptions sont conçues pour simplifier les démarches pour des missions temporaires tout en assurant le respect des normes du marché de l’emploi français.

Les titres de séjour nécessitant une autorisation de travail spécifique

À l’inverse, d’autres titres de séjour nécessitent une autorisation de travail spécifique pour que leur titulaire puisse exercer une activité salariée en France.

L'article R.5221-1 du Code du travail dispose que I.-Pour exercer une activité professionnelle salariée en France, les personnes suivantes doivent détenir une autorisation de travail lorsqu'elles sont employées conformément aux dispositions du présent code : 1° Etranger non ressortissant d'un Etat membre de l'Union européenne, d'un autre Etat partie à l'Espace économique européen ou de la Confédération suisse ; 2° Etranger ressortissant d'un Etat membre de l'Union européenne pendant la période d'application des mesures transitoires relatives à la libre circulation des travailleurs. II.-La demande d'autorisation de travail est faite par l'employeur. Toutefois, dans le cas où elle concerne un salarié détaché temporairement par une entreprise non établie en France, elle est faite par le donneur d'ordre établi en France, dans les cas prévus aux 1° et 2° de l'article L. 1262-1, ou par l'entreprise utilisatrice dans le cas prévu à l'article L. 1262-2. La demande peut également être présentée par une personne habilitée à cet effet par un mandat écrit de l'employeur ou de l'entreprise. Tout nouveau contrat de travail fait l'objet d'une demande d'autorisation de travail.

Cette demande doit être initiée par l’employeur et inclut la soumission de divers documents justifiant l’adéquation entre l’emploi proposé et les qualifications du salarié.

L’employeur est également tenu de s’assurer que le poste ne peut être pourvu par un travailleur déjà présent sur le marché de l’emploi national. Cette procédure, bien que plus complexe, garantit que l’embauche d’un étranger respecte les priorités d’emploi en France tout en assurant l’intégration légale du travailleur étranger dans le tissu économique national.

Les obligations légales et les risques en cas de non respect

Lorsque vous décidez d'embaucher un étranger en France, il est impératif de comprendre les obligations légales qui s'appliquent à l'employeur.

autorisation de travail étranger

Obligations de l'employeur : vérification et déclaration

L’employeur qui souhaite embaucher un salarié étranger doit s’assurer que ce dernier dispose d’une autorisation de travail valide. Conformément à l’article L.5221-8 du Code du travail, l’employeur doit vérifier auprès de la préfecture que le titre de séjour de l’étranger autorise bien son titulaire à exercer une activité salariée en France.

Cette vérification doit être effectuée au plus tard deux jours ouvrables avant la prise de poste du salarié.

Attention

L’employeur n’est pas tenu à vérification si l’étranger est inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi tenue par France Travail.

En cas de doute, l’employeur est tenu de contacter la préfecture pour obtenir confirmation. Par ailleurs, une copie de ce titre de séjour doit être conservée par l’employeur pendant toute la durée de l’emploi.

Si le salarié change de statut ou de contrat, une nouvelle vérification doit être effectuée. De plus, l’employeur doit déclarer l’embauche auprès de l’URSSAF dans les huit jours suivant l’embauche pour que l’emploi soit officiellement enregistré, ce qui contribue à protéger l’employeur en cas de contrôle.

Conseil

Les étapes à suivre par l’employeur sont les suivantes :

  • Vérifier que le salarié détient un titre de séjour en cours de validité et que ce titre l’autorise à travailler.
    Cette vérification peut être faite auprès de votre préfecture (selon des modalités accessibles sur le site internet de la préfecture).
    Certains documents de séjour nécessitent au préalable une autorisation de travail. Il s’agit :
    • de la carte de séjour temporaire travailleur temporaire
    • de la carte de séjour temporaire ou pluriannuelle salarié
    • de la carte de séjour pluriannuelle saisonnier
    • de l’attestation de demandeur d’asile de plus de 6 mois
    • du titre étudiant (autorisation provisoire de travail pour travailler au-delà de ce que prévoit la détention de ce titre. 

Dans ce cadre, afin de réaliser le projet de recrutement, il appartient de solliciter l’autorisation de travail en :

  • Vérifiant au préalable si le projet de recrutement relève de la liste des métiers en tension.
    • Si c’est le cas, la demande d’autorisation de travail est possible.
    • Si ce n’est pas le cas, vous devez publier au préalable une offre d’emploi auprès du service public de l’emploi pendant
      3 semaines.

Sanctions en cas de travail sans autorisation

Embaucher un étranger sans autorisation de travail en France expose l’employeur à des sanctions lourdes, tant sur le plan pénal que financier. Selon l’article L.8251-1 du Code du travail, employer un étranger sans titre de séjour ou autorisation de travail valide est considéré comme un délit de travail dissimulé.

Les sanctions peuvent inclure des amendes allant jusqu’à 15 000 euros par salarié employé illégalement et une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour l’employeur.

En outre, l’employeur peut se voir interdire de gérer ou de diriger une entreprise. Ces sanctions visent à dissuader le travail illégal et à protéger les droits des salariés, en veillant à ce que ceux-ci ne soient pas exploités dans des conditions non conformes aux lois françaises.

Le salarié étranger employé illégalement peut également faire l’objet de sanctions, notamment une expulsion du territoire français. Ces mesures strictes soulignent l’importance de respecter scrupuleusement les démarches légales en matière d’embauche de salariés étrangers.

Recours en cas de refus d'autorisation de travail

Dans le cas où une demande d’autorisation de travail est refusée, l’employeur et le salarié étranger disposent de plusieurs voies de recours.

Tout d’abord, il est possible de déposer un recours gracieux auprès du préfet ayant refusé la demande, en fournissant des informations supplémentaires ou en rectifiant les éventuelles erreurs dans le dossier. Ce recours doit être déposé dans un délai de deux mois après la notification du refus. Si le recours gracieux est rejeté ou si l’employeur souhaite contester directement la décision, un recours contentieux peut être introduit devant le tribunal administratif, toujours dans un délai de deux mois.

Le tribunal examinera si la décision de refus est conforme à la loi et aux règlements en vigueur. Pendant toute la durée de la procédure, l’employeur doit respecter les obligations légales concernant le contrat de travail et s’assurer que le salarié ne commence pas à travailler tant que l’autorisation n’est pas obtenue.

Ces recours offrent une voie légale pour contester les décisions administratives, mais nécessitent une préparation rigoureuse du dossier pour maximiser les chances de succès.

Un avocat spécialisé en droit des étrangers pourra vous accompagner dans une telle situation.

Vos questions et nos réponses

Voici une FAQ complète pour répondre aux questions les plus fréquentes sur l’autorisation de travail pour un étranger en France.

  • Une autorisation de travail est un document qui permet à un étranger de travailler légalement en France. Selon le type de titre de séjour détenu, cette autorisation peut être incluse dans le titre ou nécessiter une demande spécifique auprès des autorités. Elle est obligatoire pour tout salarié non ressortissant de l’Union européenne, de l’EEE ou de la Suisse.
  • Certains titres de séjour, comme la carte de résident ou la carte de séjour pluriannuelle passeport talent, valent automatiquement autorisation de travail. Ces titres permettent à leur titulaire d’exercer une activité salariée sans démarche supplémentaire.

  • L’employeur doit vérifier que le salarié étranger possède une autorisation de travail valide. Selon l’article L.5221-8 du Code du travail, cette vérification doit être faite auprès de la préfecture avant l’embauche. L’employeur doit également déclarer l’embauche auprès de l’URSSAF et conserver une copie du titre de séjour pendant toute la durée de l’emploi.
  • Embaucher un étranger sans autorisation de travail expose l’employeur à des sanctions sévères, y compris des amendes pouvant atteindre 15 000 euros et jusqu’à cinq ans de prison, selon l’article L.8251-1 du Code du travail. Ces sanctions visent à prévenir le travail illégal et à protéger les droits des travailleurs en France.

  • La demande d’autorisation de travail doit inclure le contrat de travail, une copie du titre de séjour ou du visa, les justificatifs de qualifications, et une preuve de la publication de l’offre d’emploi. Ces documents sont exigés pour démontrer que le poste correspond aux qualifications du salarié et que l’embauche respecte les priorités du marché de l’emploi.
  • En cas de refus, l’employeur peut déposer un recours gracieux auprès du préfet ou un recours contentieux devant le tribunal administratif. Ces recours doivent être déposés dans les deux mois suivant la notification du refus et peuvent permettre de réexaminer la demande avec des éléments supplémentaires.

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