Comprendre le droit de manifester

Droit de manifester : entre libertés fondamentales et maintien de l’ordre, que risquez-vous si vous manifestez sans autorisation ?

Le droit de manifester est l’un des piliers des libertés publiques en France, protégé par des textes nationaux et internationaux. Malgré tout, et notamment avec la déclaration obligatoire, ce droit est encadré de manière stricte par la loi.

Découvrez les droits, les devoirs et les risques pour les manifestants, dans un contexte où l’équilibre entre ordre public et liberté d’expression devient de plus en plus délicat à préserver.

Sommaire

Qu'est ce qu'une manifestation ?

Le droit de manifester est certes une liberté fondamentale, mais il est encadré par des règles strictes visant à garantir le respect de l’ordre public.

Droit de manifester

Le droit de manifester

Une manifestation est un rassemblement organisé de personnes sur la voie publique dans le but d’exprimer collectivement et publiquement une opinion, une conviction ou une revendication.

Elle peut prendre la forme d’un cortège qui se déplace ou rester fixe, comme un rassemblement statique ou un sit-in.

La manifestation est un droit fondamental reconnu par la Constitution française comme une forme d’expression collective des idées et des opinions. 

À noter

En résumé, une manifestation est :

  • Un rassemblement organisé sur la voie publique ;
  • Ayant pour but l’expression collective d’une opinion ou d’une revendication ;
  • Soumis à une déclaration préalable, mais pas à une autorisation ;
  • Encadré par des règles visant à préserver l’ordre public

Les droits et responsabilités des manifestants

Le droit de manifester est une liberté publique à double facette : il confère aux manifestants des droits fondamentaux, mais impose aussi des devoirs juridiques.

En effet, ce droit ne doit pas être confondu avec une immunité générale. Il ne protège pas les comportements violents, diffamatoires, ou discriminatoires, et peut faire l’objet de limitations temporaires si des risques sérieux sont identifiés.

 

  • Les manifestants doivent ainsi se soumettre aux sommations des forces de l’ordre en cas de demande de dispersion, ne pas cacher volontairement son visage ou encore porter des armes, même par destination.
Attention

Lorsque l’administration ou les forces de l’ordre restreignent illégalement le droit de manifester, les manifestants disposent de recours juridiques. Le plus emblématique est le référé-liberté, prévu à l’article L521-2 du Code de justice administrative

Par ailleurs, les manifestants victimes de violences policières, de fouilles abusives, ou d’interpellations arbitraires, peuvent saisir les juridictions pénales pour porter plainte, ou engager une procédure judiciaire.

L'obligation de déclaration

Les organisateurs sont soumis à des démarches précises, notamment la déclaration préalable, ainsi que des obligations spécifiques vis-à-vis des autorités.

Droit de manifester déclaration

La déclaration préalable en préfecture : pourquoi, quand et comment la faire

La déclaration préalable est une obligation légale prévue par l’article L211-1 du Code de la sécurité intérieure. Toute manifestation sur la voie publique doit faire l’objet d’une déclaration, sauf si elle est spontanée ou se déroule dans un espace clos. Cette formalité permet aux autorités de prendre les mesures nécessaires au maintien de l’ordre et à la protection des personnes.

La déclaration doit être adressée entre 3 jours et 15 jours avant la date de la manifestation à la préfecture ou à la sous-préfecture du lieu concerné. Elle doit mentionner les noms, prénoms, domiciles des organisateurs, le but, la date, l’heure, le lieu, ainsi que le parcours envisagé.

Cette démarche n’est pas une demande d’autorisation, mais une formalisation obligatoire. Elle ne peut être refusée que si la manifestation est susceptible de troubler gravement l’ordre public. 

Les obligations des organisateurs vis-à-vis des autorités

Les organisateurs d’une manifestation déclarée ne se contentent pas de transmettre un formulaire : ils assument de véritables responsabilités juridiques vis-à-vis des autorités.

Par exemple, ils peuvent être invités à collaborer avec les services de police pour définir les modalités pratiques du déroulement : itinéraire, encadrement, mise en place de services d’ordre bénévoles.

En cas de troubles causés par certains manifestants, la responsabilité des organisateurs peut être engagée, notamment sur le plan civil si des dégâts sont causés à des biens publics ou privés. C’est pourquoi les autorités préfèrent parfois demander la désignation d’un référent ou d’un interlocuteur pour faciliter la communication en temps réel le jour J.

Par ailleurs, l’organisateur doit respecter scrupuleusement les conditions fixées dans le cadre de la déclaration, sous peine de voir la manifestation interrompue ou dispersée par les forces de police. 

Attention

Participer à une manifestation non déclarée ou interdite expose les manifestants à des sanctions pénales.

En effet, l’article 431-9 du Code pénal punit la participation à un attroupement susceptible de troubler l’ordre public, même si les participants ne commettent pas de violence.

Vos questions et nos réponses

Le doit de manifester est encadré. Nous avons rassemblé ici les questions les plus fréquentes.

Oui, toute manifestation sur la voie publique doit être déclarée préalablement auprès de la préfecture. Cette formalité permet à l’État d’assurer le maintien de l’ordre public. Ne pas déclarer une manifestation expose les organisateurs et les manifestants à des sanctions pénales.

Oui, mais uniquement dans des conditions strictes. Une interdiction préfectorale n’est légale que si la manifestation présente un risque avéré de troubles à l’ordre public, et que ce risque ne peut pas être évité par un encadrement adapté. 

Les manifestants bénéficient de la liberté de réunion pacifique. Les forces de police doivent respecter le principe de proportionnalité lorsqu’elles interviennent. 

Manifester sans déclaration préalable n’est pas un délit en soi, mais cela peut être sanctionné, notamment en cas de participation à un attroupement non autorisé après sommation de dispersion. 

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