Vos droits : accident de travail, qui paye ?

Accident de travail : qui paye quoi, quand et comment ?

Subir un accident de travail bouleverse brutalement la vie d’un salariĂ© : arrĂȘt soudain, dĂ©marches administratives, incertitudes financiĂšres
 Pourtant, la loi prĂ©voit un ensemble de droits et de garanties en matiĂšre d’indemnisation, Ă  condition de bien comprendre qui paye quoi et Ă  quel moment. Dans cet article, nous faisons le point sur les responsabilitĂ©s de la sĂ©curitĂ© sociale, de l’employeur, et sur les situations oĂč la victime peut obtenir une indemnitĂ© complĂ©mentaire ou durable.

Vous découvrirez dans un accident du travail qui paye.

Sommaire

Comprendre ce qu'est un accident du travail

Lorsqu’un salariĂ© est victime d’un accident dans le cadre de son travail, il peut bĂ©nĂ©ficier d’une protection juridique et d’une indemnisation spĂ©cifique.

accident du travail qui paye

DĂ©finition lĂ©gale d’un accident de travail et distinction avec la maladie professionnelle

 Selon l’article L. 411-1 du Code de la sĂ©curitĂ© sociale, est considĂ©rĂ© comme accident du travail tout fait accidentel, quelle qu’en soit la cause, survenu Ă  un salariĂ© par le fait ou Ă  l’occasion de son travail, et ayant entraĂźnĂ© une lĂ©sion corporelle ou psychologique. Il peut s’agir d’une chute, d’un malaise, d’un choc, voire d’un stress aigu dĂ©clenchant un arrĂȘt immĂ©diat de l’activitĂ©.

La notion d’accident implique la soudainetĂ© de l’évĂ©nement, ce qui le distingue fondamentalement de la maladie professionnelle, qui rĂ©sulte d’une exposition prolongĂ©e Ă  un risque (exposition Ă  un produit toxique, gestes rĂ©pĂ©titifs, etc.).

Bon Ă  savoir

Pour bénéficier des droits attachés à un accident du travail, le salarié doit remplir plusieurs conditions cumulatives.

  • Être liĂ© par un contrat de travail Ă  une entreprise,
  • ÉvĂšnement survenant pendant l’exĂ©cution du contrat de travail,
  • PrĂ©sence d’une lĂ©sion (mĂȘme minime), qu’elle soit physique ou psychique.

Etapes de dĂ©claration auprĂšs de l’employeur et de la sĂ©curitĂ© sociale

 Le salariĂ© doit avertir son employeur dans les 24 heures suivant l’accident, sauf cas de force majeure, d’impossibilitĂ© absolue ou de motif lĂ©gitime

L’employeur a ensuite l’obligation de dĂ©clarer l’accident Ă  la CPAM dans les 48 heures, sans compter les dimanches et jours fĂ©riĂ©s. Il doit remplir un formulaire spĂ©cifique (formulaire Cerfa n°1446303) en dĂ©crivant les circonstances de l’accident, le lieu, la date, l’heure et les tĂ©moins Ă©ventuels.

En parallĂšle, il remet au salariĂ© la fameuse feuille d’accident du travail (Cerfa n°1138302), permettant la prise en charge Ă  100 % des soins par l’assurance maladie.

La CPAM dispose ensuite de 30 jours pour statuer sur la reconnaissance ou le refus du caractĂšre professionnel de l’accident. En cas de doute, elle peut lancer une enquĂȘte, interroger les parties, voire demander une expertise mĂ©dicale. Durant ce dĂ©lai, les indemnitĂ©s journaliĂšres peuvent ĂȘtre versĂ©es Ă  titre provisoire.

Attention

Un manquement dans les dĂ©lais, que ce soit du cĂŽtĂ© du salariĂ© ou de l’employeur, peut compromettre la reconnaissance du droit Ă  indemnisation. 

Un avocat spécialisé en droit social pourra vous accompagner.

Indemnisation : rÚgles générales et indemnités journaliÚres

Une fois l’accident de travail reconnu par la sĂ©curitĂ© sociale, le salariĂ© a droit Ă  une prise en charge spĂ©cifique.

accident du travail qui paye déclaration

Calcul des indemnitĂ©s journaliĂšres versĂ©es pendant l’arrĂȘt de travail

Lorsqu’un salariĂ© est en arrĂȘt de travail Ă  la suite d’un accident reconnu comme professionnel, il perçoit des indemnitĂ©s journaliĂšres (IJ) de la part de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). 

  • Celles-ci sont calculĂ©es en fonction de son salaire journalier de base, Ă©tabli Ă  partir des salaires bruts perçus durant les 30 jours prĂ©cĂ©dant l’arrĂȘt.

L’avantage principal du rĂ©gime des IJ pour accident du travail, par rapport aux arrĂȘts pour maladie ordinaire, rĂ©side dans l’absence de dĂ©lai de carence : le versement dĂ©bute dĂšs le premier jour suivant l’arrĂȘt. De plus, les indemnitĂ©s ne sont pas soumises Ă  l’impĂŽt sur le revenu, ce qui amĂ©liore le revenu net du salariĂ© pendant son arrĂȘt.

À noter

La durĂ©e d’indemnisation dĂ©pend directement de la durĂ©e de l’arrĂȘt de travail, elle-mĂȘme fixĂ©e par le mĂ©decin traitant ou le mĂ©decin conseil de la CPAM.

Tant que le salariĂ© est en arrĂȘt, et que l’accident est toujours reconnu comme d’origine professionnelle, les indemnitĂ©s journaliĂšres continuent d’ĂȘtre versĂ©es.

Prise en charge des soins mĂ©dicaux par l’assurance maladie

La sĂ©curitĂ© sociale assure une prise en charge intĂ©grale des soins liĂ©s Ă  un accident de travail. Contrairement aux soins en cas de maladie, qui sont souvent remboursĂ©s Ă  70 %, les soins consĂ©cutifs Ă  un accident professionnel sont remboursĂ©s Ă  100 %, sans avance de frais, Ă  condition que le salariĂ© prĂ©sente la feuille d’accident fournie par l’employeur.

Sont concernĂ©s par cette prise en charge : les consultations mĂ©dicales, les mĂ©dicaments, les soins infirmiers, la kinĂ©sithĂ©rapie, les examens (IRM, scanner, etc.), mais aussi les frais de transport liĂ©s aux soins (article R. 433-1 du Code de la sĂ©curitĂ© sociale). MĂȘme les dispositifs mĂ©dicaux comme les attelles, orthĂšses, ou bĂ©quilles peuvent ĂȘtre pris en charge s’ils sont prescrits dans le cadre du traitement de l’accident.

Le rîle de l’employeur dans la prise en charge de l’accident

L’employeur joue un rĂŽle fondamental dans la gestion d’un accident de travail, Ă  la fois en amont (prĂ©vention), au moment de l’accident (dĂ©claration), et en aval (complĂ©ment de rĂ©munĂ©ration, obligations de sĂ©curitĂ©, protection contre le licenciement).

accident du travail qui paye procédure

Versement complĂ©mentaire Ă  l’indemnitĂ© journaliĂšre par l’entreprise

En plus des indemnitĂ©s journaliĂšres versĂ©es par la sĂ©curitĂ© sociale, l’employeur peut ĂȘtre tenu de verser une indemnitĂ© complĂ©mentaire afin de garantir le maintien partiel ou total du salaire.

Cette obligation rĂ©sulte de l’article L.1226-1 du Code du travail :

L'article L.1226-1du Code du travail dispose que "Tout salariĂ© ayant une annĂ©e d'anciennetĂ© dans l'entreprise bĂ©nĂ©ficie, en cas d'absence au travail justifiĂ©e par l'incapacitĂ© rĂ©sultant de maladie ou d'accident constatĂ© par certificat mĂ©dical et contre-visite s'il y a lieu, d'une indemnitĂ© complĂ©mentaire Ă  l'allocation journaliĂšre prĂ©vue Ă  l'article L. 321-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale, Ă  condition : 1° D'avoir justifiĂ© dans les quarante-huit heures de cette incapacitĂ©, sauf si le salariĂ© fait partie des personnes mentionnĂ©es Ă  l'article L. 169-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale ; 2° D'ĂȘtre pris en charge par la sĂ©curitĂ© sociale ; 3° D'ĂȘtre soignĂ© sur le territoire français ou dans l'un des autres Etats membres de la CommunautĂ© europĂ©enne ou dans l'un des autres Etats partie Ă  l'accord sur l'Espace Ă©conomique europĂ©en.."

Recours possible en cas de faute inexcusable de l’employeur

Lorsqu’un accident de travail survient dans des conditions anormales, ou lorsqu’un risque connu n’a pas Ă©tĂ© correctement anticipĂ© par l’employeur, la victime peut invoquer la faute inexcusable pour obtenir une indemnisation majorĂ©e.

Cette procĂ©dure, prĂ©vue par l’article L. 452-1 du Code de la sĂ©curitĂ© sociale, permet au salariĂ© de rĂ©clamer une rente majorĂ©e, ainsi que la rĂ©paration intĂ©grale de certains prĂ©judices non couverts par le rĂ©gime gĂ©nĂ©ral.

La faute inexcusable est retenue lorsqu’il est dĂ©montrĂ© que l’employeur avait (ou aurait dĂ» avoir) conscience du danger auquel le salariĂ© Ă©tait exposĂ©, sans avoir pris les mesures nĂ©cessaires pour l’en prĂ©server. Il peut s’agir d’un manque de formation, de l’absence d’un Ă©quipement de protection, d’un manquement Ă  une rĂšgle de sĂ©curitĂ©, ou d’un environnement de travail dangereux.

Vos questions et nos réponses

Vous ĂȘtes nombreux Ă  vous interroger sur vos droits en cas d’accident de travail : dĂ©claration, indemnisation, rĂŽle de l’employeur, procĂ©dure de contestation
 Voici les questions les plus frĂ©quentes, classĂ©es de maniĂšre logique, avec des rĂ©ponses claires et prĂ©cises, issues de notre analyse juridique approfondie.

Un accident du travail est dĂ©fini comme un Ă©vĂ©nement soudain survenu par le fait ou Ă  l’occasion du travail, entraĂźnant une lĂ©sion corporelle ou psychique. Il peut se produire dans l’entreprise, lors d’un dĂ©placement professionnel ou mĂȘme Ă  domicile, si l’activitĂ© est liĂ©e Ă  l’exĂ©cution du contrat. La soudainetĂ© de l’évĂ©nement le distingue de la maladie professionnelle, d’origine progressive.

Le salariĂ© victime d’un accident de travail doit informer son employeur dans les 24 heures, puis consulter un mĂ©decin pour obtenir un certificat mĂ©dical initial. L’employeur doit ensuite dĂ©clarer l’accident Ă  la CPAM dans un dĂ©lai de 48 heures. 

C’est la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) qui verse les indemnitĂ©s journaliĂšres (IJ) Ă  partir du premier jour d’arrĂȘt, sans dĂ©lai de carence. 

La faute inexcusable est reconnue lorsque l’employeur avait conscience d’un danger auquel Ă©tait exposĂ© le salariĂ©, sans avoir pris les mesures nĂ©cessaires pour l’en protĂ©ger. Elle permet Ă  la victime d’obtenir une rente majorĂ©e ainsi que la rĂ©paration intĂ©grale de ses prĂ©judices (souffrances, prĂ©judice esthĂ©tique, perte de revenus, etc.). 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous avez une question ?

Obtenez des informations juridiques en interrogeant Aria, notre intelligence artificielle. Rapide, gratuite, et sans engagement.

Besoin d’un‹professionnel ?

Trouvez l’avocat, le notaire et le commissaire de justice idĂ©al parmi nos professionnels.

Nos articles similaires
Nos derniers articles​
Instagram
Partagez l'article :
S'abonnez Ă  la newsletter

Vous avez une question ?

Obtenez des réponses juridiques instantanées grùce à Aria, notre intelligence artificielle. Rapide, gratuit, et sans engagement.