Comme je le rĂ©pĂšte souvent sur les rĂ©seaux sociaux, « on ne dĂ©missionne jamais ! ». La dĂ©mission ne doit rester que trĂšs exceptionnelle. Si vous ne supportez plus vos conditions de travail, il est peut-ĂȘtre temps de tourner la page ? Votre santĂ© mentale nâa pas de prix.
La rupture conventionnelle peut ĂȘtre un moyen efficace de rompre amiablement votre contrat de travail tout en vous assurant une petite enveloppe de dĂ©part.
CĂŽtĂ© employeur, ce mode de rupture sĂ©curisant puisque reposant sur un consentement Ă©clairĂ© du salariĂ©, permet de se sĂ©parer dâun salariĂ© coĂ»tant dĂ©sormais trop cher Ă lâentreprise ou bien pour Ă©viter une procĂ©dure disciplinaire qui pourrait dĂ©boucher sur un long contentieux.
Je vous livre ici les points clés à savoir :
1. Quâest-ce que la rupture conventionnelle ?
La rupture conventionnelle est un mode de rupture du contrat de travail amiable qui permet Ă l’employeur et au salariĂ© de convenir ensemble des conditions de la rupture du contrat.
La validitĂ© de cette rupture est conditionnĂ©e aÌ une homologation par lâautoritĂ© administrative, câest- aÌ-dire par le directeur rĂ©gional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de lâemploi (DIRECCTE) (sauf pour ce qui concerne les salariĂ©s protĂ©gĂ©s : lâhomologation est remplacĂ©e par lâautorisation de lâinspecteur du travail).
2. Qui en est Ă lâinitiative ?
Tant lâemployeur que le salariĂ© peuvent ĂȘtre Ă lâinitiative de la demande de rupture.
Bien entendu, comme toute nĂ©gociation, câest le bĂ©nĂ©ficiaire dâune telle proposition qui sera en position de force pour nĂ©gocier.
La proposition de rupture conventionnelle nâimplique pas un formalisme particulier : elle peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e Ă lâoral. NĂ©anmoins, pour une question probatoire, il vaut mieux la prĂ©senter par Ă©crit, voire par courrier recommandĂ© avec accusĂ© de rĂ©ception.
Néanmoins, parfois par pure stratégie, il sera plus intéressant de ne pas laisser de trace de cette demande de rupture.
Câest la raison pour laquelle vous pourriez avoir besoin dâun avocat pour statuer sur la stratĂ©gie la plus pertinente Ă adopter en fonction de votre situation.
3. Quel est le délai de réponse ?
Comme je le dis souvent : pour nĂ©gocier, il faut ĂȘtre deux !
A défaut de réponse de la partie adverse, la rupture conventionnelle ne peut avoir lieu.
Alors Ă quel dĂ©lai devez-vous vous attendre pour que soit statuĂ© sur le principe mĂȘme dâune rupture conventionnelle ?
La difficultĂ© est quâil nây a pas de dĂ©lai particulier forçant lâautre partie Ă donner sa rĂ©ponse.
Aucune disposition légale ne décrit un laps de temps maximal pour ce genre de situations.
Un dĂ©lai de 15 jours est souvent considĂ©rĂ© Ă tort comme imposĂ© pour rĂ©pondre Ă la demande, mais rien nâest moins faux.
Ainsi, le fait de vous faire assister par un avocat permettra de donner plus de poids Ă votre demande et dâaccĂ©lĂ©rer le processus.
NĂ©anmoins, gardez en tĂȘte que lâautre partie est toujours libre de refuser.
4. Quel sera le montant de lâindemnitĂ© ?
Si lâautre partie accepte la demande de rupture conventionnelle, les deux parties doivent alors nĂ©gocier les conditions de la rupture.
Le montant de cette indemnitĂ© ne peut pas ĂȘtre infĂ©rieur au montant de lâindemnitĂ© conventionnelle de licenciement (il faudra donc consulter votre convention collective) ou Ă tout le moins celle de lâindemnitĂ© lĂ©gale de licenciement.
Néanmoins, en vous faisant accompagner par un avocat, vous pourrez bien souvent faire augmenter considérablement cette somme.
La nĂ©gociation de rupture conventionnelle peut Ă©galement porter sur d’autres points tels que la prise en charge des frais de formation, la remise des documents de fin de contrat, la rĂ©cupĂ©ration des Ă©quipements de l’entreprise, etc.
La prise en charge des honoraires de votre avocat pourra également faire partie de la négociation.
Donc nâhĂ©sitez pas Ă sauter le pas !
5. Dois-je effectuer un préavis ?
Contrairement Ă une dĂ©mission ou Ă un licenciement, il nây a pas de prĂ©avis lors dâune rupture conventionnelle.
La date de fin du contrat est simplement prĂ©vue dans la convention de rupture. Le salariĂ© n’est pas obligĂ© d’effectuer un prĂ©avis.
En revanche, il y a des dĂ©lais de procĂ©dure Ă respecter scrupuleusement. A dĂ©faut, cela affecterait la validitĂ© de lâacte.
6. Quelle est la procédure à suivre ?
Il est généralement prévu un entretien préalable en vue de discuter les conditions de la rupture.
Ces conditions sont fixées dans une convention de rupture conventionnelle généralement rédigée par un avocat pour plus de sécurité.
Cette convention doit ĂȘtre rĂ©digĂ©e en deux exemplaires et signĂ©e par les deux parties.
Elle sera accompagnĂ©e dâun document CERFA Ă dater et signer.
A compter de la signature de ces actes, court un délai de rétractation de 15 jours calendaires (on décompte tous les jours de la semaine, sans exception).
Câest seulement Ă lâexpiration de ce dĂ©lai que lâemployeur peut adresser les actes Ă la DIRECCTE par voie dĂ©matĂ©rialisĂ©e ou par voie postale.
Sâensuit un nouveau dĂ©lai de 15 jours ouvrables (tous les jours, aÌ lâexclusion du dimanche et des jours fĂ©ries lĂ©gaux chĂŽmĂ©s) Ă compter de ce dĂ©pĂŽt, pour lâinstruction du dossier par la DIRECCTE.
Ce nâest quâau-delĂ de ce dĂ©lai que peut ĂȘtre fixĂ©e la date de rupture prĂ©sumĂ©e.
A noter que le silence gardeÌ par la DIRECCTE pendant ce dĂ©lai entraine une homologation implicite.
Ces dĂ©lais Ă©tant parfois complexes, votre avocat se chargera dâĂ©tablir un rĂ©troplanning prĂ©voyant chacune de ces Ă©tapes.
7. En attendant la rupture, dois-je travailler ?
Sauf accord express des parties, le contrat de travail se poursuit normalement pendant tout le temps que dure la procĂ©dure dâĂ©laboration et dâhomologation de la convention, et jusquâaÌ la date fixĂ©e pour sa rupture.
Si lâhomologation est refusĂ©e, les parties restent liĂ©es par le contrat de travail, dont lâexĂ©cution doit continuer dans les conditions habituelles.
Durant toute la durĂ©e de la procĂ©dure, le salariĂ© peut poursuivre sa prestation de travail. Il peut Ă©galement ĂȘtre en arrĂȘt maladie. Enfin, lâemployeur peut dĂ©cider de lui accorder une dispense dâactivitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e. Câest souvent le cas sur les postes sensibles, lorsque lâemployeur ne souhaite plus que le salariĂ© ait accĂšs aux documents de lâentreprise.
Pour conclure sur la rupture conventionnelle
En conclusion, la négociation de rupture conventionnelle est un processus intéressant pour les deux parties. Elle permet de mettre fin à un contrat de travail de maniÚre amiable et de convenir ensemble des conditions de la rupture.
NĂ©anmoins pour sĂ©curiser la rupture, lâintervention dâun avocat pourra ĂȘtre nĂ©cessaire.
Ce dâautant plus que celui-ci pourra vous proposer dâautres stratĂ©gies de ruptures amiables permettant de rĂ©duire lâĂ©ventuelle imposition de lâindemnitĂ©, tant cĂŽtĂ© salariĂ© quâemployeur.
Votre avocat sera votre meilleur allié.
Je me tiens Ă votre disposition pour tout complĂ©ment dâinformations.
Maëva ACHACHE
SELARL ACHACHE AVOCAT
Avocat au Barreau de Paris
65 rue Jouffroy d’Abbans – 75017 PARIS
Mail : contact@avocat-achache.com
Fixe : 01 80 67 00 40
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