Plainte pour diffamation : défense et sanctions clés

En France, la diffamation est une atteinte grave à l’honneur d’une personne, constituant une infraction passible de sanctions. Que l’atteinte soit publique ou privée, qu’elle se déroule en ligne ou dans le cadre du travail, les victimes de propos diffamatoires peuvent exercer leur droit de plainte pour obtenir réparation.

Cet article vous guidera dans les démarches légales pour porter plainte, les recours juridiques existants pour les victimes, et les sanctions encourues par l’auteur.

Sommaire

La diffamation : définition et cadre juridique

La diffamation est un concept complexe, défini par le Code pénal et encadré par des lois spécifiques qui visent à protéger l’honneur et la réputation des individus contre des accusations sans fondement.

plainte pour diffamation

Qu'est ce que la diffamation ?

En droit français, la diffamation est définie comme « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération » d’une personne ou d’un groupe. L’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse précise que la diffamation consiste en des allégations qui peuvent toucher l’intégrité d’une personne, même si ces propos sont tenus dans des contextes privés.

La gravité de l’acte et son impact varient selon que la diffamation est publique ou non.

 

Bon à savoir

Il y a diffamation même si l’allégation est faite sous forme déguisée ou dubitative ou si elle est insinuée. Il y a également diffamation si l’allégation vise une personne qui n’est pas désignée par son nom, mais qui est identifiable.

Différencier la diffamation, l'injure et la calomnie

La diffamation, l’injure et la calomnie sont trois délits distincts, bien que souvent confondus.

  • La diffamation comporte l’affirmation d’un fait précis, qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne
  • L’injure se distingue de la diffamation en ce qu’elle ne repose pas sur des faits précis, mais sur des propos généraux et outranciers visant à humilier ou vexer.
  • La calomnie, quant à elle, repose sur une accusation mensongère formulée dans le but de nuire intentionnellement à la réputation de la victime. Elle se différencie de la diffamation car elle ne se base pas sur des faits réels, mais bien sur de fausses accusations.
A noter

On distingue également entre le fait que les propos soient public ou non :

 

  • La diffamation non publique est une diffamation qui se déroule dans un cadre privé ou restreint.
  • La diffamation publique est une diffamation qui peut être entendue, vue ou lue par un grand nombre de personnes ou par le grand public.

Sanctions de la diffamation

Les sanctions en matière de diffamation varient en fonction de la gravité de l’infraction, de sa répétition et de l’impact sur la victime.

La diffamation publique est punie d’une amende maximale de 12 000 €. Si la diffamation comporte des aspects aggravants (comme des propos racistes ou homophobes), les peines peuvent s’élever à 45 000 € et inclure jusqu’à un an d’emprisonnement. De plus, la victime peut solliciter des dommages-intérêts en réparation du préjudice moral et de l’atteinte à sa réputation. Les dommages-intérêts varient en fonction des conséquences subies par la victime, notamment lorsque la diffamation porte atteinte à son activité professionnelle.

Dans les cas de diffamation privée, c’est-à-dire limitée à des propos échangés entre deux personnes sans diffusion publique, la peine est généralement moins sévère et prend la forme d’une amende contraventionnelle d’un montant maximal de 38 €. Toutefois, dans des cas d’une atteinte plus grave, les tribunaux peuvent ajuster la compensation demandée par la victime, qui peut inclure la prise en charge des frais d’avocat.

Attention

La récidive en matière de diffamation est considérée comme un facteur aggravant. La loi française stipule que la réitération d’actes de diffamation entraîne une augmentation des sanctions initiales.

Les procédures de dépôt de plainte pour diffamation

Pour déposer une plainte pour diffamation, il est crucial de suivre des démarches spécifiques, allant de la collecte des preuves au respect du délai de prescription, en passant par le choix du lieu de dépôt de plainte.

plainte pour diffamation aide

Collecte des preuves : propos, capture d'écran et témoignage

La collecte des preuves est une étape essentielle pour toute plainte pour diffamation. Afin de prouver la véracité des faits devant un tribunal, le plaignant doit rassembler des éléments probants. En effet, les preuves admissibles incluent des captures d’écran, des enregistrements, ou des copies de messages contenant les propos diffamatoires.

Il peut s’agir de publications en ligne, de messages électroniques ou de propos tenus lors de conversations téléphoniques, à condition que ces preuves puissent être attribuées à un auteur identifiable.

La victime peut également obtenir un constat de commissaire de justice (anciennement huissier), document qui confère une valeur légale importante aux éléments collectés. Les témoignages de tiers ayant été témoins des faits ou ayant eu connaissance des propos peuvent également renforcer le dossier. 

Un avocat spécialisé en droit pénal pourra vous conseiller au mieux dans ce domaine.

Délai de prescription et démarches légales

En France, le délai de prescription pour une plainte pour diffamation est fixé à trois mois à compter de la date de publication ou de communication des propos. Il est impératif que la victime engage la procédure dans ce laps de temps sous peine d’irrecevabilité de sa demande.

A noter

Il existe une exception en cas de diffamation aggravée (par exemple, de caractère raciste ou homophobe), où le délai est porté à un an.

Pour respecter ce délai, la victime peut initier deux types de plaintes : la plainte simple ou la plainte avec constitution de partie civile. La plainte simple, moins coûteuse, est adressée au commissariat ou au procureur de la République. En cas de classement sans suite, la victime peut opter pour la constitution de partie civile, ce qui lui permet de réclamer des dommages-intérêts pour le préjudice moral subi.

Cette option renforce le poids de la plainte, car elle est alors accompagnée d’une demande de réparation pécuniaire, tout en permettant à la victime de participer plus activement aux suites de la procédure judiciaire.

Où et comment porter plainte : commissariat, tribunal, en ligne ?

Pour porter plainte pour diffamation, plusieurs options sont disponibles, et le choix du lieu dépend des préférences de la victime et des circonstances.

Une plainte peut être déposée au commissariat ou à la gendarmerie la plus proche, où un officier de police judiciaire enregistre les faits et délivre un récépissé au plaignant. Cette procédure est recommandée pour une plainte simple, notamment en cas de diffamation publique avec un impact local.

La victime peut également saisir directement le tribunal judiciaire en déposant sa plainte auprès du procureur de la République, par courrier ou en se rendant sur place. Cette démarche est généralement plus rapide, bien qu’elle requière une préparation minutieuse du dossier, souvent accompagnée des conseils d’un avocat.

Enfin, pour les diffamations en ligne, il existe une procédure de plainte en ligne sur certains sites de pré-plainte ou sur les plateformes de signalement de contenus illicites. Ce format permet de signaler rapidement les infractions sur les réseaux sociaux ou les forums, bien qu’une formalisation ultérieure en commissariat ou tribunal soit souvent nécessaire pour initier les suites judiciaires complètes.

Vos questions et nos réponses

Dans cette section, nous répondons aux questions essentielles sur la plainte pour diffamation. Vous y trouverez des informations claires sur la procédure, les moyens de défense, et les recours disponibles pour les victimes de propos diffamatoires.

La diffamation est définie comme une allégation ou imputation de faits portant atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne. La diffamation peut être publique, lorsqu’elle est partagée devant plusieurs personnes, ou privée, dans un contexte restreint.

Bien que similaires, ces termes ont des distinctions importantes. La diffamation concerne des faits précis, alors que l’injure est une expression outrageante sans fondement factuel. La calomnie ajoute une intention de nuire en attribuant de fausses accusations. Ces distinctions sont importantes pour déterminer les peines, la diffamation et la calomnie étant plus sévèrement punies que l’injure en droit pénal.

Pour déposer une plainte pour diffamation, il faut collecter des preuves (captures d’écran, témoignages), puis se rendre au commissariat ou au tribunal pour déposer la plainte. La procédure peut être simplifiée en cas de diffamation en ligne, où une pré-plainte peut être effectuée via une plateforme numérique. Les victimes peuvent également opter pour une plainte avec constitution de partie civile pour réclamer des dommages-intérêts.

Le délai de prescription pour une plainte pour diffamation est de trois mois à compter de la date de publication des propos. En cas de diffamation à caractère aggravant (raciste, homophobe), le délai est prolongé à un an. Une plainte déposée après ce délai sera irrecevable par le tribunal.

Les sanctions varient selon la nature de la diffamation. Pour une diffamation publique, une amende maximale de 12 000 € peut être infligée, voire jusqu’à 45 000 € et un an d’emprisonnement en cas de diffamation aggravée. Pour les diffamations privées, la sanction est généralement plus légère, avec une amende contraventionnelle. Les dommages peuvent inclure des dommages-intérêts en faveur de la victime.

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