Pension compensatoire : Calcul et versement

Dans le contexte d’un divorce, la question de la prestation compensatoire devient cruciale pour équilibrer les situations financières entre les époux.

Destinée à compenser une inégalité de revenus et de vie, elle peut être versée sous forme de capital ou de rente et est décidée par le juge aux affaires familiales en fonction de nombreux critères.

Sommaire

Après avoir lu cet article, vous saurez : 

  • Définir ce qu’est la pension compensatoire et ses différences avec la pension alimentaire.
  • Comprendre les critères et méthodes de calcul utilisés par les juges et avocats.
  • Choisir entre les options de versement en capital ou rente viagère.
  • Anticiper les impacts fiscaux pour le créancier et le débiteur.
  • Agir en cas de non-paiement ou de changement de situation du créancier ou du débiteur.

Comprendre la pension compensatoire et son rôle après un divorce

Lorsqu’un divorce est prononcé, ce système devient primordiale pour compenser les déséquilibres financiers entre les époux. Destinée à garantir une équité post-séparation, cette prestation vise à pallier les disparités de niveau de vie créées par le divorce.

pension compensatoire pension alimentaire

Qu'est ce qu'une pension compensatoire ?

Il s’agit d’une somme versée par l’un des ex-époux à l’autre dans le but de compenser la différence de niveau de vie créée par le divorce. Prévue par l’article 270 du Code civil, elle est distincte de la pension alimentaire, qui, elle, est principalement destinée à l’entretien des enfants.

En effet, elle s’adresse au conjoint et s’appuie sur une logique de compensation des pertes de qualité de vie pour l’époux dont les ressources sont les plus faibles.

Le juge peut l’attribuer dès lors qu’il constate une disparité significative dans les conditions de vie respectives des ex-époux. Un avocat spécialisé en droit de la famille pourra vous conseiller au mieux.

Attention

Le juge peut refuser d’accorder une telle prestation si l’équité le commande, soit en considération des critères prévus à l’article 271 du Code civil, soit lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de l’époux qui demande le bénéfice de cette prestation, au regard des circonstances particulières de la rupture.

Objectif et principes juridiques : une aide pour équilibrer les vies des ex-époux

L’objectif fondamental de la prestation compensatoire est de corriger les déséquilibres financiers apparus au cours du mariage et accentués par le divorce. En vertu de l’article 271 du Code civil, le juge aux affaires familiales évalue plusieurs éléments pour déterminer le montant de la pension, dont la durée du mariage, l’âge et l’état de santé des époux, ainsi que leur situation professionnelle.

Ce calcul vise à assurer une certaine équité et à permettre au conjoint le plus démuni de maintenir un niveau de vie semblable à celui qu’il aurait pu espérer en restant marié.

La pension compensatoire reflète ainsi la prise en compte des sacrifices réalisés au cours du mariage, comme le renoncement à une carrière professionnelle pour s’occuper de la famille. Elle s’appuie sur le droit de chaque époux à un certain équilibre financier après le divorce, pour éviter qu’un époux ne soit lésé par une séparation.

En cas d’accord entre les parties, la pension compensatoire peut également être fixée par convention homologuée par le juge, facilitant ainsi une entente mutuelle.

Bon à savoir

L’époux qui s’estime désavantagé du fait du divorce doit formuler une demande de prestation compensatoire au cours de la procédure de divorce : une fois le divorce devenu définitif, il n’est plus possible de demander une prestation compensatoire.

Modalités pratiques

La détermination du montant de la prestation compensatoire lors d’un divorce dépend de nombreux critères, mais il n’existe pas de barème officiel. Le juge évalue les ressources et besoins des époux en fonction de leur situation spécifique, ce qui rend chaque calcul unique.

pension compensatoire procédure

Calcul de la prestation compensatoire

Le juge aux affaires familiales joue un rôle essentiel dans l’attribution de la prestation compensatoire. Il évalue si une différence de niveau de vie est suffisamment marquée pour justifier un versement compensatoire.

L'article 271 du Code civil dispose que La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée et les ressources de l'autre en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci dans un avenir prévisible. A cet effet, le juge prend en considération notamment : - la durée du mariage ; - l'âge et l'état de santé des époux ; - leur qualification et leur situation professionnelles ; - les conséquences des choix professionnels faits par l'un des époux pendant la vie commune pour l'éducation des enfants et du temps qu'il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne ; - le patrimoine estimé ou prévisible des époux, tant en capital qu'en revenu, après la liquidation du régime matrimonial ; - leurs droits existants et prévisibles ; - leur situation respective en matière de pensions de retraite en ayant estimé, autant qu'il est possible, la diminution des droits à retraite qui aura pu être causée, pour l'époux créancier de la prestation compensatoire, par les circonstances visées au sixième alinéa.

Le juge aux affaires familiales a la liberté de moduler le montant en fonction des éléments de chaque dossier.

Conseils

Le créancier ou le débiteur peut demander une modification si des changements significatifs surviennent dans leur situation personnelle ou financière, comme un remariage ou une baisse soudaine de revenus.

En cas d’accord des ex-époux, la modification peut se faire par une convention doit être homologuée par le JAF.

En l’absence d’accord entre les ex-époux, le JAF peut être saisi par assignation.

Versement de la pension compensatoire

Elle peut être versée sous différentes formes :

  • Capital (somme d’argent) : Ce versement en capital peut être effectué en une seule fois, ou réparti sur une durée maximale de huit ans. Ce mode de paiement permet de sécuriser le créancier tout en évitant au débiteur un engagement à long terme.
  • Attribution d’un bien en propriété, d’un droit temporaire (par exemple un droit d’habitation limité dans le temps) ou viager d’usage et d’habitation ou d’usufruit.
  • Sous forme d’une rente viagère : Cette option est souvent choisie lorsque le créancier se trouve dans une situation de grande précarité ou d’incapacité à générer des revenus par lui-même. L’objectif est de maintenir un certain niveau de vie pour l’époux le plus démuni, en tenant compte des sacrifices faits durant le mariage.

Le non-paiement de la prestation compensatoire constitue une infraction pour le débiteur et peut entraîner des recours juridiques pour le créancier.

Bon à savoir

En ce qui concerne l’impôt sur le revenu, le régime fiscal de la prestation compensatoire s’articule autour de deux principes majeurs :

  • Le débiteur de la prestation compensatoire (l’ex-conjoint qui la verse) qui s’acquitte de son obligation dans les douze mois à compter de la date à laquelle le jugement bénéficie d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 25 % du montant fixé par le juge, retenu dans la limite de 30 500 euros. Si les sommes ont été réparties à cheval sur deux années, la réduction d’impôt est également répartie sur deux ans au prorata des versements effectués. La réduction d’impôt est également applicable aux prestations compensatoires versées sous forme d’attribution de biens ou de droits et aux versements en capital se substituant à l’attribution de rentes.
  • L’ex-conjoint qui reçoit la prestation compensatoire ne sera pas imposé sur les sommes reçues.

Vos questions et nos réponses

La pension compensatoire suscite souvent de nombreuses interrogations, notamment en matière de calcul, de conditions d’attribution et de modalités de versement. Voici une sélection de questions essentielles, qui vous permettront de mieux comprendre ce droit dans le cadre d’un divorce.

La pension compensatoire vise à compenser les disparités de niveau de vie résultant du divorce entre les époux. Elle est destinée à l’ex-époux économiquement plus faible et prend en compte les sacrifices réalisés pendant le mariage. Contrairement à la pension alimentaire, qui est généralement versée pour l’entretien des enfants, la pension compensatoire est spécifiquement destinée à l’ex-conjoint, afin de rétablir une certaine équité.

Son attribution dépend de plusieurs critères fixés par l’article 271 du Code civil. Le juge examine la durée du mariage, les revenus et le patrimoine des époux, les sacrifices professionnels réalisés et les besoins financiers de chacun.

Le calcul repose sur une analyse des revenus, du patrimoine, et des besoins financiers des ex-époux. Bien qu’il n’existe pas de barème officiel, des méthodes comme le calcul du « train de vie » ou le pourcentage de revenus sont utilisées par les avocats et les juges pour estimer un montant équitable. Le juge adapte ensuite ces méthodes en fonction des spécificités de chaque cas, garantissant ainsi une compensation juste.

La pension compensatoire peut être versée en capital ou sous forme de rente viagère. Le versement en capital, préféré par le législateur, peut être effectué en une fois ou sur huit ans maximum. En cas d’impossibilité de paiement en capital, le juge peut ordonner une rente viagère. Enfin, des biens, comme un bien immobilier, peuvent également être attribués pour compenser l’ex-conjoint.

Le non-paiement de la pension compensatoire peut entraîner des sanctions pour le débiteur. Le créancier dispose de recours, comme la saisie des biens du débiteur. Le débiteur peut également demander un rééchelonnement en cas de difficultés temporaires, mais seulement s’il peut prouver sa bonne foi. Le non-paiement est sévèrement sanctionné pour garantir les droits du créancier.

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